Pour sa nouvelle vie loin des pistes d'escrime, en 2012, le
fleurettiste Brice Guyart s'était lancé un défi à la hauteur de celui
qui l'avait mené à l'or olympique, dans le cadre d'un programme relancé
mercredi avec les JO de Rio en ligne de mire.
Initié en 2011, le partenariat "Parcours athlète emploi" entre le comité national olympique français (CNOSF) et la fondation du groupe Adecco,
leader mondial du travail temporaire, a été reconduit mercredi jusqu'à
la fin 2016, après les jeux Olympiques cariocas.
"Nous nous
sommes fixé comme objectif de suivre 200 sportifs à cette date", a
expliqué Alain Dehaze, président du groupe Adecco France, précisant que
ce mécénat est désormais ouvert à la fois aux sportifs olympiques et
paralympiques.
"Quand j'ai mis un terme à ma carrière sportive,
j'étais bien décidé à me lancer dans un nouveau défi", témoigne Brice
Guyart; Il est un des pionniers de ce programme proposé gratuitement aux
athlètes à statut de sportif de haut niveau, pour les accompagner dans
leur reconversion professionnelle.
"J'étais déjà inséré
professionnellement car je bénéficiais depuis 2007 du statut 'athlète
SNCF'. Mon emploi du temps était aménagé en fonction des périodes de
préparation et des compétitions. J'avais donc déjà touché du doigt le
travail en entreprise. Mais j'avais besoin de trouver un nouveau
projet", explique l'ancien escrimeur, actuellement en charge du
développement des partenariats au sein de la société SNCF Voyages.
Le brillant parcours de ce fleurettiste s'est terminé après les
JO 2012. A 31 ans, il tourne alors une page sportive très riche,
illustrée de deux médailles d'or olympiques (par équipes en 2000 et en
individuel en 2004) et de plusieurs titres de champion du monde par
équipes.
Pour son nouveau projet, il est suivi dans le cadre du
programme CNOSF-Adecco. "La grande force de ce dispositif, c'est de
pouvoir proposer un accompagnement sur mesure. Car chaque sportif est un
cas particulier, il n'a pas le même parcours ni les mêmes objectifs",
rappelle-t-il.
De fait, les quelque 65 sportifs qui ont bénéficié
de ce dispositif en 2013 se trouvaient tous dans des situations très
différentes. Certains avaient déjà préparé leur avenir et avaient
seulement besoin d'une aide dans leur recherche d'emploi, d'autres
devaient bâtir un projet de reconversion en s'appuyant sur un bilan de
compétences et sur de la formation.
Parmi ces sportifs accompagnés en 2013, Ayodele Ikuesan,
médaillée d'argent au relais 4x100 m des Mondiaux d'athlétisme de Moscou
la même année. Aujourd'hui, la sprinteuse est chef de projet marketing
dans un laboratoire pharmaceutique.
"On suit en fait très peu de
sportifs en fin de carrière, car beaucoup d'entre eux anticipent ce
moment plusieurs années à l'avance. Cela leur laisse le temps de définir
avec nous un projet et de le mener à bien", explique Renaud Joubert,
responsable du programme Sport et Insertion pour le Groupe Adecco.
"Ces
candidats sont habitués à la performance et ils ont besoin de se fixer
de nouveaux objectifs. Avec eux, la question de l'envie et de
l'optimisme ne se pose pas vraiment. Par contre, ils redoutent l'ennui
et se demandent souvent s'ils pourront s'adapter à la vie de
l'entreprise", ajoute-t-il.
Pour le président du CNOSF Denis
Masseglia, il est évident que ces sportifs, au-delà des diplômes,
peuvent apporter quelque chose de différent: "Ils sont atypiques et
c'est souvent grâce à cela qu'ils sont devenus des sportifs de haut
niveau. Et il faut voir de quelle manière il est possible d'utiliser
leurs qualités humaines dans le monde de l'entreprise".
(AFP)
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