Neuf fédérations nautiques ont lancé un appel contre la mise en place
d'une taxe sur les navires de plaisance mouillant dans les aires
marines protégées, au nom des "libertés d'usage" et de la
"non-discrimination par l'argent".
Les organisations, qui
représentent notamment les industriels, les plaisanciers, les pêcheurs
ou les chasseurs sous-marins, ont publié jeudi un "appel pour que la mer
reste libre" afin de s'opposer à un amendement introduit dans le cadre
de la loi territoriale.
"Notre intime conviction est que la mer
est, et doit demeurer, cet espace ouvert aux initiatives individuelles
et collectives, dont les seules limites sont celles du civisme et du
respect de l'environnement", écrivent sur un site internet dédié les
organisations, qui ajoutent: "Nous nous opposons à toute autre
restriction et tout particulièrement à la discrimination par l'argent."
La filière nautique dénonce l'adoption le 3 mars d'un amendement du député de Corse Paul Giacobbi, qui autorise les collectivités territoriales à instaurer une redevance sur les navires de plaisance
mouillant dans une aire marine protégée, et qui, selon le gouvernement,
ne concernera que la Corse.
La commission des Lois de l'Assemblée
avait supprimé cette disposition introduite dans le projet de loi sur
la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) par les
sénateurs sur proposition de la ministre de la Décentralisation Marylise
Lebranchu.
Les acteurs de la filière nautique contestent le terme
de "redevance" et voient dans cette mesure "un nouvel impôt
puisqu'aucune contrepartie en termes de service aux plaisanciers n'est
envisagée". Ils estiment que, contrairement à ce qu'affirme le
gouvernement, la taxe sera généralisée à l'ensemble du littoral.
Selon
les fédérations, la taxe de mouillage "instaure un droit d'accès à la
mer" et vise un objectif budgétaire et non pas environnemental.
"Les
conséquences seront dramatiques pour la filière nautique française et
pour l'ensemble des économies littorales", affirment-elles.
(AFP)
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