A 500 jours de la cérémonie d'ouverture des JO le 5 août 2016, Rio de
Janeiro, première capitale sud-américaine à accueillir l'événement
planétaire, se trouve globalement dans les temps pour la livraison des
infrastructures, mais la dépollution de la baie pose toujours problème.
Grues
et marteaux piqueurs 24h/24: les préparatifs, après un faux départ, ont
trouvé leur rythme de croisière et suscitent pour le moment moins
d'inquiétudes que la construction des stades du Mondial-2014 de football
au Brésil.
Mais des points noirs subsistent: la dépollution de la
majestueuse mais très contaminée Baie de Guanabara, où se disputeront
les compétitions de voile, ou encore la construction controversée du
parcours de golf dans une réserve naturelle.
Un vice-président du
CIO, John Coates, avait vivement critiqué en avril 2014 l'état des
préparatifs, les "pires jamais vus" après plusieurs inspections dans la
ville aux conditions de transport chaotiques et en sous-capacité
hôtelière.
Les organisateurs ont réagi en créant un groupe de travail pour superviser le respect du calendrier.
Fin
février, le président du CIO Thomas Bach s'est déclaré "très satisfait"
après une réunion à Rio de son comité exécutif, pointant toutefois
l'urgence d'avancer vite sur les chantiers du golf, du vélodrome et des
installations équestres
"Nous devons montrer que le Brésil est un
pays capable de faire les choses dans les délais et les budgets
impartis, et où tout ne vire pas à l'opération +lava jato+", en
référence au scandale de corruption Petrobras qui fait trembler la
coalition au pouvoir, a commenté mardi le maire centriste de Rio,
Eduardo Paes.
M. Paes a assisté mardi au lancement de la dernière
phase du creusement de ce qui deviendra le plus important tunnel urbain
du Brésil dans la zone portuaire de Rio, où la circulation le long de la
baie sera enterrée, pour laisser place à une vaste étendue d'espaces
verts, immeubles modernes et lieux de loisir.
En attendant, il a
fallu raser un immense pont qui reliait le centre-ville à l'aéroport,
lui-même en plein travaux d'agrandissements, ce qui provoque
d'innombrables embouteillages.
- 'Occasion manquée' -
La baie de Rio, dont le Pain de sucre veille sur l'entrée,
focalise les plus vives critiques. Des milliers de litres d'eau usées
des favelas continuent de s'y déverser sans traitement, au milieu de
cargos et d'installations pétro-chimiques.
Des scientifiques ont
récemment décelé des bactéries résistantes aux antibiotiques dans un
canal débouchant sur la plage, très déconseillée à la baignade, de
Flamengo.
Les autorités de Rio avaient à l'origine promis de
dépolluer les eaux de la baie à 100%, puis à 80%. Elles admettent
aujourd'hui qu'elles n'arriveront pas à remplir cet objectif, alors qu'à
peine 49% des eaux se déversant dans la baie sont actuellement
traitées.
"En tant que résident de Rio, je trouve dommage que les
jeux Olympiques n'aient pas été l'occasion de régler ce problème une
fois pour toutes. C'est une occasion manquée", avait reconnu lundi M.
Paes, promettant que la santé et la sécurité des athlètes des
compétitions de voile ne seraient pas en danger.
Une vision
optimiste selon les sportifs cariocas, qui se plaignent d'avoir parfois à
slalomer entre des bancs de sacs en plastique et d'ordures flottantes à
l'entraînement.
"Nous n'allons pas assainir ce cadre de latrines à
temps pour les JO. Je recommande aux athlètes de se vacciner contre
l'hépatite", commente sèchement le biologiste Mario Moscatelli, l'un des
plus prestigieux experts en environnement de la ville.
La mairie
préfère insister sur les bénéfices des JO: création des lignes de bus
rapides, tramway dans le centre et extension de la ligne 4 du métro, qui
reliera la zone sud touristique des plages de Copacabana et Ipanema à
la ville champignon de Barra da Tijuca, extension moderne de Rio où se
disputeront de nombreuses compétitions.
La mise en vente des 7,5
millions de billets sur le site rio2016.com débutera le 31 mars avec des
prix oscillant entre 40 et 1200 réais (13 et 383 dollars).
(AFP)
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