"Capitaine d'une équipe qui gagne", selon ses mots, Michel Platini,
champion d'Europe en 1984 à la tête de l'équipe de France, a été
reconduit par acclamation pour un troisième mandat de président de
l'UEFA, à 59 ans.
. ConfianceIl est loin le scrutin serré de 2007 à Düsseldorf,
où l'ancien triple Ballon d'Or s'était imposé d'une courte tête pour sa
première accession au poste. "En 2007, je m'étais fait élire sur un
programme que certains considéraient, non sans un certain mépris
d'ailleurs, comme +romantique+. Tous ensemble, nous avons su montrer que
l'on pouvait conjuguer romantisme et réalisme; idéaux et actions",
s'est-il félicité mardi à Vienne lors du 39e Congrès de l'UEFA. Les 54
représentants des pays qui composent l'UEFA lui ont renouvelé leur
confiance par acclamation, pour un mandat de quatre ans, unanimité déjà
affichée en 2011 à Paris, où là aussi des applaudissements avaient suffi
pour le reconduire.
. Chiffres En 2007, les partisans de son adversaire, le
président sortant Lennart Johansson, disaient que Platini n'était qu'un
ancien joueur qui ne saurait pas gérer l'UEFA. Mais depuis, les chiffres
lui ont donné raison.
Son instance a réussi "en huit ans le tour
de force de quasiment tripler ses revenus tout en ouvrant ses
compétitions au plus grand nombre", ce qui "peut créer jalousies ou
incompréhensions", comme l'a rappelé mardi l'ex-joueur vedette de la
Juventus.
A l'issue de la saison 2006-2007, soit une saison
engagée avant que Platini ne devienne président, le total des recettes
était de 895,5 millions d'euros pour l'UEFA. En 2013-2014, elles ont
atteint 1,73 milliard d'euros, avec une progression de 1,8%, soit 31,5
millions en plus par rapport à la saison précédente. Et les projections
pour 2015-2016 font état de 4,6 milliards de recettes, en raison
notamment d'un Euro, en France, passant de 16 à 24 équipes.
. CapitainePlatini, c'était le capitaine des Bleus champions
d'Europe en 1984, avec pour ce meneur de jeu un record à la clé qui
tient toujours, celui de 9 buts inscrits dans une phase finale de cette
épreuve phare du Vieux Continent.
Aujourd'hui, il est toujours un
leader incontesté, cette fois dans les instances européennes du
football. Personne n'avait osé se présenter contre lui mardi.
"Je
me considère tout simplement comme votre coéquipier. Ou tout au plus
votre capitaine", a-t-il lancé au congressistes à Vienne.
Et il
n'a pas perdu son sens du tacle, ajoutant: "Pas le capitaine d'un navire
en pleine tempête qui s'accroche à la barre coûte que coûte. Non.
Simplement le capitaine d'une équipe qui gagne". La cible ? Joseph
Blatter, président de la Fifa, utilise depuis 2011 la métaphore du
capitaine qui doit guider le bateau Fifa vers des eaux plus calmes et
brigue un cinquième mandat à 79 ans.
. CombatsSon programme pour les quatre ans à venir ? "Des
combats qui ne s'arrêtent jamais". "Cela faisait très longtemps que nous
n'avions pas dû faire face à une telle montée des nationalismes et des
extrêmes en Europe. Cette tendance insidieuse, on la retrouve dans nos
stades car le football est le reflet de la société", a-t-il ainsi mis en
garde.
Et d'appeler "à une prise des consciences des pouvoirs
publics afin d'éviter que nous revivions les heures sombres d'un passé
pas si lointain, un passé ou les hooligans et fanatiques en tout genre
faisaient régner la loi dans quelques stades d'Europe". "Certains
d'entre nous ont connu cette époque. Pour moi c'était il y a tout juste
trente ans (drame du Heysel, NDLR)... Et personne ne veut revivre cela".
Les solutions ? Le patron du foot européen prône un
"durcissement des interdictions de stade au niveau européen" et à "la
création d'une police européenne du sport".
(AFP)
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