dimanche 22 mars 2015

Ligue 1 - Évian/Thonon s'agite encore en coulisses

Évian/Thonon, à la lutte pour son maintien en L1, vit également une situation très agitée en coulisses, tandis que le manager général Pascal Dupraz fustige à longueur de semaines le manque de moyens dont dispose l'équipe.

Le club vit une crise de gouvernance depuis le départ en décembre 2013 du président de la holding, Patrick Trotignon, remplacé par Joël Lopez. Son crime: avoir voulu procéder à une augmentation de capital, ce qui aurait eu pour effet de diluer les parts du duo Esfandiar Bakhtiar-Richard Tumbach, détenteurs depuis 2008 respectivement de 42% et 16% du club.
Cette éviction a eu un effet collatéral, en provoquant le retrait partiel de Danone, alors sponsor principal de l'équipe professionnelle d'Évian/Thonon et dont le PDG Franck Riboud est président d'honneur, sans être actionnaire.
Dans le sillage de son retrait, des petits actionnaires médiatiques et ultra-minoritaires individuellement (Lizarazu, Zidane, Boghossian, Denisot...) ont mis en vente leurs parts, qui, cumulées, représentent 35% du capital.
Cette instabilité dans les hautes sphères de l'ETG ne fait qu'installer un climat de défiance entre l'entraîneur, qui dispose des pleins pouvoirs sportifs, et ses dirigeants. Une situation que dénonce d'ailleurs régulièrement Dupraz, peu connu pour avoir sa langue dans sa poche.
"Notre club, au bout de quatre ans en Ligue 1, devrait avoir un budget supérieur (28 M EUR cette saison, ndlr) et certains devraient se remettre en question, comme nous le faisons chaque semaine au sein du staff", avait-il dit après la défaite contre Monaco (3-1), le 8 mars.
"Il est trop facile de tailler. C'est insupportable. Depuis septembre dernier, les gens taillent alors que nous devrions être dans la solidarité", déplorait-il encore, sans viser les dirigeants mais s'adressant de manière plus diffuse aux deux actionnaires majoritaires, Esfandiar Bakhtiar, un homme d'affaires irano-suisse et Richard Tumbach, un industriel haut-savoyard.
La semaine dernière, après la défaite à Nantes (2-1), Dupraz avait cette fois eu des propos amers concernant le stade dans lequel évolue les Croix-de-Savoie.
"L'ETG a une chance exceptionnelle d'être en Ligue 1 et on doit le mesurer chaque fois que l'on se rend dans des sites tels que celui de Nantes. Le problème est que nous avons un stade inhospitalier, avec une piste d'athlétisme. Bien sûr, on va nous dire que nous ne savons pas si nous resterons en L1, mais ça fait quatre ans que nous y sommes et que l'on nous rabâche la même chanson", avait-il dit.
Depuis l'accession en Ligue 2, en 2010, l'ETG a en effet élu domicile au Parc des sports d'Annecy, à 80 kilomètres de son siège et de son centre d'entraînement, proche de Thonon-les-Bains sur les bords du lac Léman. Un équipement rafistolé pour être aux normes, mais qui ne permet pas d'augmenter les ressources.
Celles-ci ne peuvent donc augmenter que par le capital. Or le duo Bakhtiar-Tumbach s'est opposé récemment à l'entrée dans le tour de table d'Yves Bontaz, de peur de perdre sa majorité dans le capital.
Cet entrepreneur local fortuné, PDG de Bontaz Centre, partenaire N.2 du club, menace désormais de retirer son aide (1,2 M EUR cette saison) s'il ne devient pas actionnaire. Décidément, rien n'est simple à l'ETG.

(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.