Évian/Thonon, à la lutte pour son maintien en L1, vit également une
situation très agitée en coulisses, tandis que le manager général Pascal
Dupraz fustige à longueur de semaines le manque de moyens dont dispose
l'équipe.
Le club vit une crise de gouvernance depuis le départ en
décembre 2013 du président de la holding, Patrick Trotignon, remplacé
par Joël Lopez. Son crime: avoir voulu procéder à une augmentation de
capital, ce qui aurait eu pour effet de diluer les parts du duo
Esfandiar Bakhtiar-Richard Tumbach, détenteurs depuis 2008
respectivement de 42% et 16% du club.
Cette éviction a eu un effet
collatéral, en provoquant le retrait partiel de Danone, alors sponsor
principal de l'équipe professionnelle d'Évian/Thonon et dont le PDG
Franck Riboud est président d'honneur, sans être actionnaire.
Dans
le sillage de son retrait, des petits actionnaires médiatiques et
ultra-minoritaires individuellement (Lizarazu, Zidane, Boghossian,
Denisot...) ont mis en vente leurs parts, qui, cumulées, représentent
35% du capital.
Cette instabilité dans les hautes sphères de l'ETG
ne fait qu'installer un climat de défiance entre l'entraîneur, qui
dispose des pleins pouvoirs sportifs, et ses dirigeants. Une situation
que dénonce d'ailleurs régulièrement Dupraz, peu connu pour avoir sa
langue dans sa poche.
"Notre club, au bout de quatre ans en Ligue
1, devrait avoir un budget supérieur (28 M EUR cette saison, ndlr) et
certains devraient se remettre en question, comme nous le faisons chaque
semaine au sein du staff", avait-il dit après la défaite contre Monaco
(3-1), le 8 mars.
"Il est trop facile de tailler. C'est insupportable. Depuis
septembre dernier, les gens taillent alors que nous devrions être dans
la solidarité", déplorait-il encore, sans viser les dirigeants mais
s'adressant de manière plus diffuse aux deux actionnaires majoritaires,
Esfandiar Bakhtiar, un homme d'affaires irano-suisse et Richard Tumbach,
un industriel haut-savoyard.
La semaine dernière, après la
défaite à Nantes (2-1), Dupraz avait cette fois eu des propos amers
concernant le stade dans lequel évolue les Croix-de-Savoie.
"L'ETG
a une chance exceptionnelle d'être en Ligue 1 et on doit le mesurer
chaque fois que l'on se rend dans des sites tels que celui de Nantes. Le
problème est que nous avons un stade inhospitalier, avec une piste
d'athlétisme. Bien sûr, on va nous dire que nous ne savons pas si nous
resterons en L1, mais ça fait quatre ans que nous y sommes et que l'on
nous rabâche la même chanson", avait-il dit.
Depuis l'accession en Ligue 2, en 2010, l'ETG a en effet élu domicile au Parc des sports d'Annecy, à 80 kilomètres de son siège et
de son centre d'entraînement, proche de Thonon-les-Bains sur les bords
du lac Léman. Un équipement rafistolé pour être aux normes, mais qui ne
permet pas d'augmenter les ressources.
Celles-ci ne peuvent donc
augmenter que par le capital. Or le duo Bakhtiar-Tumbach s'est opposé
récemment à l'entrée dans le tour de table d'Yves Bontaz, de peur de
perdre sa majorité dans le capital.
Cet entrepreneur local
fortuné, PDG de Bontaz Centre, partenaire N.2 du club, menace désormais
de retirer son aide (1,2 M EUR cette saison) s'il ne devient pas
actionnaire. Décidément, rien n'est simple à l'ETG.
(AFP)
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