samedi 9 mars 2013

Vincent Labrune : "En huit mois, on a sauvé l'OM de la faillite"

Vincent Labrune a accordé une longue entrevue à L'Equipe, publiée dans l'édition du samedi 9 mars. Morceaux choisis...

"On a connu un accident industriel la saison passée en terminant dixièmes. On s’est retrouvés exsangue financièrement à un point inimaginable. Notre priorité, c’était de sauver, ni plus ni moins, le club de la faillite. On a finalement fait en huit mois ce que nous avions prévu de faire en deux ans. [...] Entre l’intervention de l’actionnaire, qui a accepté un abandon de compte courant de 30 millions d'euros , les 51 millions que nous avons générés en gestion pure entre la balance des transferts positive de 21 millions et la réduction de la masse salariale, qui est passée de 85 à 55 millions , on a remis le club dans un cercle vertueux en huit mois."

"Entre les droits TV, la billetterie, le sponsoring, l’OM a 100 millions d'euros de recettes garantis chaque saison. Ça peut monter à 140 millions , avec les 25 millions de la Ligue des champions, une hausse de la billetterie et du sponsoring. A l’échelle française, c’est important. Mais au niveau européen, ce n’est pas grand-chose : les ténors ont des budgets supérieurs à 300 millions . PSG mis à part, l’économie du foot français ne permet plus de lutter en Europe avec ceux qui étaient nos concurrents il y a vingt ans. Il faut ouvrir les yeux : en Angleterre, les recettes ont tellement augmenté, au niveau des droits TV notamment, que le dernier de Premier League perçoit autant que le premier en France." [La saison prochaine, le dernier de Premier League devrait toucher environ 65 millions de droits TV. En 2011-2012, Lyon, le club français le mieux rémunéré grâce aux droits TV hexagonaux a touché 43,8 millions .]

"La Ligue 1 peut devenir le Championnat de France des centres de formation si tous les talents fuient vers des pays plus rémunérateurs et si les étrangers ne font plus le chemin inverse. Or, le centre de l’OM est classé vingt-deuxième. Et la Ligue 1 compte vingt équipes. La formation, c’est donc une priorité absolue."

"Dans 80% des cas, ceux qui gèrent les clubs sont propriétaires. D’ailleurs, j’ai beaucoup de respect pour les industriels qui investissent leur argent dans leur club, en province. C’est souvent très dur, ils galèrent."

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.