Le Mans FC : aux sources du déficit

copyright : JD Lesay

Comment le Mans FC, qui a dégagé en dix ans un peu moins de 30 millions d'euros de bénéfices sur les transferts, peut-il se retrouver aujourd’hui plombé par une dette de 14,6 millions au 30 juin prochain, selon les repreneurs ?
Alors qu’il va passer la main, Henri Legarda, actionnaire majoritaire depuis 2001 et président depuis 2003, répond : "Au total, on a vendu pour 72,1 millions et acheté pour 45,8 millions. Mais à cette sommeil faut ajouter 22 millions de primes à la signature ou de prolongation, que je considère comme faisant partie des prix d’achat." Or cela correspond en fait à des salaires. C’est bien l’augmentation non maîtrisée de la masse salariale, presque multipliée par deux (de 8 à 15 millions ) lors des cinq ans passés par Le Mans en L 1 (de 2005 à 2010), qui a mis, a posteriori, en grande difficulté le club sarthois, comme de nombreux autres en France.

"C’est un problème général. Les clubs utilisent des ressources par définition exceptionnelles (surtout les plus-values sur les transferts) pour faire face à l’augmentation des dépenses qui, elles, sont permanentes (en particulier les salaires). Alors tant que les choix sportifs sont valorisés, ça va. Mais quand la source se tarit, tout peut s’écrouler", explique Jean-Claude Boulard, maire du Mans. Le risque énorme pris par Legarda en 2010-2011, qui consistait à miser sur une remontée immédiate, en repartant en L2 avec un effectif onéreux, a conduit à l’impasse. Le Mans FC avait échoué de justesse (à la différence de buts, au profit de Dijon) et a dû assumer les charges vite devenues insurmontables de son nouveau stade, le MMArena (25.064 places), inauguré le 29 janvier 2011. Pour Legarda, "ce n’est pas normal que les clubs qui investissent le plus dans la modernisation de leurs infrastructures, comme Le Mans, touchent les mêmes droits TV que les autres. Mais cela va évoluer. Et tant pis si je ne suis plus là pour en profiter, l’intérêt du club prime."


(Source : L'Equipe)