Le week-end dernier, huit réserves professionnelles (Auxerre, Caen, Le Havre, Lorient, Metz, Nancy, Saint-Etienne et
Valenciennes) ont été reléguées de
CFA en CFA 2. La saison prochaine, il
n’y aura plus que celles de Bordeaux,
Lens, Lille, Lyon, Monaco, Paris S-G, Sochaux (qui se sont maintenues), et celles de Nantes et Nice (promues de
CFA 2), pour assurer la représentation
du monde pro au quatrième échelon
national. Neuf, c’est exactement la
moitié du contingent encore recensé à ce niveau en 2008…
En CFA sans discontinuer depuis trente-sept ans, championne à de multiples reprises, la réserve de l’AJA plonge à son tour. Un symbole qui désole
Guy Roux, qui n’a jamais raté l’un de
ses matches sur l’annexe du stade de
l’Abbé-Deschamps. "Il y a plusieurs
raisons à cette débandade générale,
dit-il. D’abord, les entraîneurs
d’aujourd’hui ne travaillent plus qu’à
court terme. Il n’y a plus de Guy Roux.
Le laboratoire du CFA, ils savent à peine qu’il existe. A mon époque, un pro
qui ne jouait pas le samedi descendait
systématiquement en CFA le dimanche. Maintenant, il n’y est plus obligé.
Il a toujours sa belle-mère à aller chercher au train… Si je vous dis cela, c’est
parce que je l’ai entendu. Enfin, il y a
désormais dix-huit joueurs sur une
feuille de match de L1, vous y ajoutez
deux suspendus et trois blessés et la
CFA du club ne récupère que le vingt-quatrième pro." De fait, la moyenne d’âge des réserves
est de plus en plus basse.
Pour maintenir leur équipe B, Paris et Lille ont ainsi
engagé des joueurs d’expérience, souvent passés par le National. "Le Championnat de
France Amateur est devenu un championnat sans amateurs, assure Guy
Roux. Le contrat fédéral remplace le
contrat pro mais les joueurs s’y entraînent comme des pros, avec des entraîneurs très compétents. Le niveau du
CFA s’est élevé. Des joueurs de vingt-
trois à vingt-huit ans, passés par des
centres de formation, seront toujours
meilleurs que des dix-huit, dix-neuf
ans toujours dans les centres, c’est
aussi simple que ça…"
Les équipes réserves seront donc une
bonne trentaine la saison prochaine en
CFA 2 et, même à cet échelon, rien ne
leur est garanti. Il y a trois ans, celle de
l’OM est tombée en Division d’honneur (DH, niveau 6), avant de remonter
dans la foulée, et celle de Montpellier
s’y est sauvée, samedi… à la toute
dernière journée.
(Source : L'Equipe)
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