samedi 15 juin 2013

La FFR poursuit son bras de fer avec le Consortium Stade de France

Faute d’accord avec le Stade de France, on ne sait pas où le quinze de France jouera les tests d’automne et le Tournoi des Six Nations 2014. Le 30 juin, la convention qui liait la Fédération française de rugby (FFR) au Consortium du Stade de France arrive à échéance. A quinze jours du terme, le plus grand flou règne. Lors de l’assemblée générale de la FFR, prévue le 20 juin à Hyères (Var), il semble peu probable que soient présentés un nouvel accord liant les parties.

Une intense partie de poker semble engagée entre le consortium et la fédération. Selon L'Equipe, le Stade de France a fait un pas en avant ces six derniers mois, acceptant de revoir les conditions de location de l’enceinte de Saint-Denis pour en baisser le coût de 20 % à 30%.
La FFR souhaitait renégocier sur de nouvelles bases la convention qui la liait au Consortium du Stade de France depuis quinze ans. Signée dans l’urgence en 1995, lors des derniers jours du gouvernement Balladur, pour permettre l’organisation de la Coupe du monde de football de 1998, l’accord était en effet particulièrement défavorable sur le plan financier. En dehors des frais de location fixes, il prévoyait notamment qu’au-delà de 50.000 billets vendus, la recette serait partagée par moitié entre le consortium et la FFR, sur la base du prix du billet moyen. Le Stade de France était le seul exploitant des loges et des structures d’accueil dans l’enceinte. La FFR devait, de plus, acheter au prix fort de l’espace publicitaire pour ses partenaires. A l’arrivée, un match du Tournoi lui rapporte moins de 2 millions d’euros, trois fois moins que ce que la fédération anglaise empoche à Twickenham dans les mêmes circonstances.
Alors que les deux parties semblaient proches d’un accord, a priori pour quatre ans et la construction éventuelle du stade de rugby national à Evry, les négociations ont été rompues. Au grand étonnement de la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, qui compte rencontrer de toute urgence les protagonistes, et notamment le président de la FFR, Pierre Camou, à son retour de Nouvelle-Zélande, en début de semaine prochaine.
Première conséquence : la semaine dernière, la FFR a renoncé à accueillir les finales de la Coupe d’Europe 2014, pour lesquelles elle était candidate. La perte financière est minime, puisque l’ERC est l’organisateur de ces rencontres et encaisse donc la majorité des recettes. Mais, à quatre mois et demi des tests d’automne du quinze de France, l’imbroglio est total. Le match contre les Tonga du 16 novembre a été attribué au stade Océane du Havre. Restent les deux gros morceaux : la Nouvelle-Zélande (le 9 novembre) et l’Afrique du Sud (le 23 novembre). Or, seul le stade de Lille peut accueillir aujourd’hui plus de 50.000 spectateurs. La publication du calendrier de la saison 2013-2014 de Ligue1 de football donne une petite indication sur les possibilités qui s’offrent à la FFR pour l’organisation de ses matches internationaux, dans le cas où elle ne signerait pas de nouvelle convention avec le Stade de France. Sachant que le Stadium de Toulouse, en travaux, et que le Vélodrome de Marseille, pour les mêmes raisons, ne peuvent garantir plus de 40.000 spectateurs.
Quelques connaisseurs du dossier affirment que ne pas utiliser le Stade de France représenterait un gros manque à gagner pour la FFR. D’autant que la crise économique se fait sentir, comme en témoignent les matchs de l’automne dernier (contre l’Australie, l’Argentine et les Samoa), qui furent loin de faire le plein.
Inversement, si le rugby se détournait du Stade de France, le coup serait sévère pour le consortium, amputé de six dates. Moralité : les deux parties ont intérêt à trouver un accord, et assez rapidement, pour lancer l’ouverture de la billetterie. D’autant qu’on voit mal les matches du Tournoi (début le 1er février) se disputer ailleurs qu’en région parisienne, ce qui ne plairait pas du tout aux Britanniques et poserait des problèmes de logistique importants.

(Source : L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.