Faute d’accord avec le Stade de France, on ne sait pas où le quinze de France
jouera les tests d’automne et le Tournoi des Six Nations 2014.
Le 30 juin, la convention qui liait la
Fédération française de rugby (FFR) au Consortium
du Stade de France arrive à échéance. A quinze jours du terme, le plus grand flou
règne. Lors de
l’assemblée générale de la FFR, prévue le 20 juin à
Hyères (Var), il semble peu probable que soient présentés
un nouvel accord liant les parties.
Une intense partie de poker
semble engagée entre le consortium et la fédération.
Selon L'Equipe, le Stade de France a fait un
pas en avant ces six derniers mois, acceptant de
revoir les conditions de location de l’enceinte de
Saint-Denis pour en baisser le coût de 20 % à 30%.
La FFR souhaitait renégocier
sur de nouvelles bases la convention qui la liait
au Consortium du Stade de France depuis quinze
ans.
Signée dans l’urgence en 1995, lors des derniers
jours du gouvernement Balladur, pour permettre
l’organisation de la Coupe du monde de football
de 1998, l’accord était en effet particulièrement
défavorable sur le plan financier.
En dehors des frais de location fixes, il prévoyait
notamment qu’au-delà de 50.000 billets vendus,
la recette serait partagée par moitié entre le
consortium et la FFR, sur la base du prix du billet
moyen. Le Stade de France était le seul exploitant
des loges et des structures d’accueil dans
l’enceinte. La FFR devait, de plus, acheter au prix
fort de l’espace publicitaire pour ses partenaires.
A l’arrivée, un match du Tournoi lui rapporte moins
de 2 millions d’euros, trois fois moins que ce que la
fédération anglaise empoche à Twickenham dans
les mêmes circonstances.
Alors que les deux parties semblaient proches d’un
accord, a priori pour quatre ans et la construction
éventuelle du stade de rugby national à Evry, les
négociations ont été rompues. Au grand étonnement
de la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, qui
compte rencontrer de toute urgence les protagonistes,
et notamment le président de la FFR, Pierre
Camou, à son retour de Nouvelle-Zélande, en début
de semaine prochaine.
Première conséquence : la semaine dernière, la FFR a
renoncé à accueillir les finales de la Coupe d’Europe
2014, pour lesquelles elle était candidate. La perte
financière est minime, puisque l’ERC est l’organisateur
de ces rencontres et encaisse donc la majorité
des recettes.
Mais, à quatre mois et demi des tests d’automne du
quinze de France, l’imbroglio est total. Le match
contre les Tonga du 16 novembre a été attribué au
stade Océane du Havre. Restent les deux gros morceaux
: la Nouvelle-Zélande (le 9 novembre) et
l’Afrique du Sud (le 23 novembre).
Or, seul le stade de Lille peut accueillir aujourd’hui
plus de 50.000 spectateurs. La
publication du calendrier de la saison 2013-2014 de
Ligue1 de football donne une petite indication sur les
possibilités qui s’offrent à la FFR pour l’organisation
de ses matches internationaux, dans le cas où elle ne
signerait pas de nouvelle convention avec le Stade de
France. Sachant que le Stadium de Toulouse, en travaux,
et que le Vélodrome de Marseille, pour les
mêmes raisons, ne peuvent garantir plus de
40.000 spectateurs.
Quelques connaisseurs du dossier affirment que ne
pas utiliser le Stade de France représenterait un gros
manque à gagner pour la FFR. D’autant que la crise
économique se fait sentir, comme en témoignent les
matchs de l’automne dernier (contre l’Australie,
l’Argentine et les Samoa), qui furent loin de faire le
plein.
Inversement, si le rugby se détournait du Stade
de France, le coup serait sévère pour le consortium,
amputé de six dates. Moralité : les deux parties ont
intérêt à trouver un accord, et assez rapidement, pour
lancer l’ouverture de la billetterie. D’autant qu’on
voit mal les matches du Tournoi (début le 1er février)
se disputer ailleurs qu’en région parisienne, ce qui ne
plairait pas du tout aux Britanniques et poserait des
problèmes de logistique importants.
(Source : L'Equipe)
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