jeudi 13 juin 2013

La Ligue nationale de basket renonce à offrir deux invitations en Pro A

La LNB avait fait beaucoup causer autour de son projet d’élargissement de l’élite de seize à dix-huit clubs cet été, à travers l’attribution sur dossier de deux invitations à des clubs appelés à évoluer en Pro B présentant des projets de développement intéressants.Mais l’instance a finalement décidé hier matin de ne retenir aucun des six derniers candidats en lice (Boulazac, Bourg-en-Bresse, Châlons-Reims, Fos-sur-Mer, Orchies et Saint-Quentin) pour la saison à venir. Ce qui a entraîné certaines réactions virulentes. Le projet va cependant se poursuivre et pourrait se concrétiser dans un an.

Les dossiers des dix clubs candidats ont été examinés par une commission indépendante de sept membres, présidée par l’ancien rugbyman Serge Blanco, qui a rendu ses conclusions le 25 avril, avant la fin des championnats. Aucun – y compris ceux de Nancy et de Cholet, maintenus en Pro A, de Pau et d’Antibes, promus sur le terrain – n’a trouvé grâce à ses yeux par rapport aux critères fixés : aspect financier, organisation et gouvernance du club, équipements (la salle notamment), politique marketing et communication. Et ses recommandations ont été intégralement entérinées par la ligue, souveraine dans sa décision. Blanco : "Certains n’avaient pas de centre de formation (6 des 10 candidats, en fait, NDLR), d’autres péchaient sur le plan de l’organisation ou du marketing… Un club comme Fos est extrêmement intéressant sur le plan géographique mais présentait trop d’éléments aléatoires dans sa structuration." Dans le cas de Châlons-Reims, le fait que le club évolue dans deux salles différentes a constitué un frein majeur.
La NB aurait-elle suivi le "niet" global de la commission d’évaluation si des "historiques", comme Cholet ou Pau, avaient été en balance ? La question reste en suspens. Thomas Dubiez, le capitaine de Boulazac – dont la relégation est donc confirmée –, n’y va pas par quatre chemins : "La ligue a fait en sorte que Pau et Antibes montent en Pro A de toute façon, en passant à dix-huit clubs s’il le fallait, estime-t-il. Personne n’ose le dire, mais quand on regarde le dénouement, le but était apparemment celui-là." Michel Gobillot, le président de Châlons-Reims, a lui aussi du mal à encaisser : "On est sonnés, K.-O. debout. Si on n’est pas acceptés avec un tel dossier, cela veut dire qu’il n’y a pas de place pour nous."
Tout ce bruit et ce travail pour rien ? C’est une idée contre laquelle se bat Alain Béral, le président de la LNB. "Le véritable échec, ç’aurait été de voir les deux clubs choisis redescendre en Pro B, assure le dirigeant. On a fait un pas en avant sur la visibilité des éléments nécessaires pour qu’un club soit compétitif. L’ambition ne peut pas s’arrêter à figurer en Pro A, il faut viser des compétitions européennes." Le processus va reprendre la saison prochaine, avec deux invitations pour 2014-2015, pour lesquelles tous les clubs de Pro A, Pro B et Nationale 1 seront autorisés à concourir. Même si, sous le coup de la déception, beaucoup des candidats de cette année hésitent à renouveler l’expérience, la ligue va revenir vers eux pour les aider à se rapprocher des objectifs fixés. « On souhaite passer à dix-huit clubs, puis à vingt derrière, en ajoutant des projets apportant un plus à moyen terme. On veut le faire et on va le faire", jure Béral. On peut s’interroger sur cette obstination à élargir encore l’élite, à rebours de la tendance dans la plupart des grands championnats. Mais l’intransigeance de la commission d’évaluation et de la ligue, si douloureuse qu’elle soit pour les prétendants éconduits, a donné une certaine crédibilité à leur démarche. Pour le président de Fos- sur-Mer, Jean-Pierre Barnes, "même si on est en droit d’être déçu, c’est finalement une sage décision".

(Source : L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.