La LNB avait fait beaucoup causer
autour de son projet d’élargissement
de l’élite de seize à dix-huit clubs cet
été, à travers l’attribution sur dossier
de deux invitations à des clubs appelés à évoluer en Pro B présentant
des projets de développement intéressants.Mais l’instance a finalement
décidé hier matin de ne retenir aucun
des six derniers candidats en lice
(Boulazac, Bourg-en-Bresse, Châlons-Reims, Fos-sur-Mer, Orchies et
Saint-Quentin) pour la saison à venir.
Ce qui a entraîné certaines réactions
virulentes. Le projet va cependant se
poursuivre et pourrait se concrétiser
dans un an.
Les dossiers des dix clubs candidats
ont été examinés par une commission
indépendante de sept membres, présidée par l’ancien rugbyman Serge
Blanco, qui a rendu ses conclusions le
25 avril, avant la fin des championnats. Aucun – y compris ceux de Nancy et de Cholet, maintenus en Pro A,
de Pau et d’Antibes, promus sur le
terrain – n’a trouvé grâce à ses yeux
par rapport aux critères fixés : aspect
financier, organisation et gouvernance du club, équipements (la salle notamment), politique marketing et
communication. Et ses recommandations ont été intégralement entérinées par la ligue, souveraine dans sa
décision. Blanco : "Certains
n’avaient pas de centre de formation
(6 des 10 candidats, en fait, NDLR),
d’autres péchaient sur le plan de l’organisation ou du marketing… Un
club comme Fos est extrêmement intéressant sur le plan géographique
mais présentait trop d’éléments aléatoires dans sa structuration." Dans le
cas de Châlons-Reims, le fait que le
club évolue dans deux salles différentes a constitué un frein majeur.
La NB aurait-elle suivi le "niet" global de la commission d’évaluation si
des "historiques", comme Cholet ou
Pau, avaient été en balance ? La question reste en suspens. Thomas Dubiez,
le capitaine de Boulazac – dont la relégation est donc confirmée –, n’y va
pas par quatre chemins : "La ligue a
fait en sorte que Pau et Antibes montent en Pro A de toute façon, en passant à dix-huit clubs s’il le fallait, estime-t-il. Personne n’ose le dire, mais
quand on regarde le dénouement, le
but était apparemment celui-là." Michel Gobillot, le président de Châlons-Reims, a lui aussi du mal à encaisser : "On est sonnés, K.-O. debout. Si on n’est pas acceptés avec un
tel dossier, cela veut dire qu’il n’y a
pas de place pour nous."
Tout ce bruit et ce travail pour rien ?
C’est une idée contre laquelle se bat
Alain Béral, le président de la LNB.
"Le véritable échec, ç’aurait été de
voir les deux clubs choisis redescendre en Pro B, assure le dirigeant. On
a fait un pas en avant sur la visibilité
des éléments nécessaires pour qu’un
club soit compétitif. L’ambition ne
peut pas s’arrêter à figurer en Pro A,
il faut viser des compétitions européennes." Le processus va reprendre
la saison prochaine, avec deux invitations pour 2014-2015, pour lesquelles tous les clubs de Pro A, Pro B et
Nationale 1 seront autorisés à concourir. Même si, sous le coup de la déception, beaucoup des candidats de
cette année hésitent à renouveler
l’expérience, la ligue va revenir vers
eux pour les aider à se rapprocher des
objectifs fixés. « On souhaite passer à
dix-huit clubs, puis à vingt derrière, en
ajoutant des projets apportant un
plus à moyen terme. On veut le faire
et on va le faire", jure Béral. On peut
s’interroger sur cette obstination à
élargir encore l’élite, à rebours de la
tendance dans la plupart des grands
championnats. Mais l’intransigeance
de la commission d’évaluation et de
la ligue, si douloureuse qu’elle soit
pour les prétendants éconduits, a
donné une certaine crédibilité à leur
démarche. Pour le président de Fos-
sur-Mer, Jean-Pierre Barnes, "même
si on est en droit d’être déçu, c’est finalement une sage décision".
(Source : L'Equipe)
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