En rugby, la tradition de la tournée a plus d’un
siècle. En juin, on part de l’hémisphère
Nord vers l’hémisphère Sud. En novembre, on voyage en sens inverse.
Ces échanges ont largement construit
le rugby à l’échelle internationale.
Sportivement d’abord, mais aussi économiquement. "Sans ces tournées,
certaines fédérations auraient du mal
à exister", estime Jacques Laurans, vice-président de la Fédération française
de rugby en charge des relations internationales. C’est surtout le cas de la
NZRU (fédération de Nouvelle Zélande) et de l’ARU (Australie), pour qui les
retombées (droits TV, billetterie, hospitalité) des test-matches de tournée ne
sont pas négligeables dans un contexte financier délicat. L’ARU attend
20 millions d'euros de bénéfices après le passage
des Lions, ce qui va éponger son déficit
chronique. La NZRU
a gagné 8,2 millions grâce aux six matches
disputés à domicile en 2012 ainsi qu’à
deux tests supplémentaires
cet automne. Ailleurs aussi, ça
compte et ça chiffre plus : en France, un
test de novembre organisé au Stade de
France rapporte environ 2 millions.
En Angleterre, cela monte à 8 millions. Et
pas question de partager cet argent.
Dans le cadre des tournées, la fédération qui accueille encaisse et n’a que
deux obligations en échange : payer le
séjour de celle qui se déplace. Ce système de réciprocité a été mis en
place par l’International Rugby Board
depuis une quinzaine d’années.
Avant, dans l’ère amateur, les grandes
fédérations négociaient entre elles les
tournées et l’hôte, déjà, payait le séjour du visiteur. Pour éviter que les mêmes nations ne se rencontrent trop
souvent, l’IRB a instauré un calendrier
sur huit ans (le dernier a été édité en
2011) et y a adjoint un cadre financier
strict et précis. Rien n’est laissé au hasard. Aux frais de la fédération visiteuse, les billets d’avion aller-retour ; à
ceux de l’hôte, tout le reste, avec des
critères de qualité élevés, comme la réservation d’un hôtel 4 étoiles au minimum.
Ainsi, pour l'actuelle tournée française en Nouvelle-Zélande, la FFR a casqué pour environ
370.000 euros en billets d’avion, et il devrait en coûter au moins 400.000 euros
à la NZRU pour assurer le confort des
Bleus pendant trois semaines sur place.
La tournée française en chiffres
49 personnes composent la
délégation française en Nouvelle-Zélande. Si beaucoup de frais sont pris en charge par l’hôte, les frais
engagés par la FFR pour l’occasion
ne sont pas neutres, surtout si les Bleus (chose peu
probable) gagnent leurs trois tests.
Billets d'avion : 365.700 euros. La délégation française a voyagé en classe affaires,
avec la compagnie Emirates. Coût du billet : environ
7.500 euros.
Frais supplémentaires :
24.000 euros.
La fédération-hôte ne prenant en charge l’hébergement qu’à J–7 avant le premier test, la FFR a dû
débourser environ 600 euros pour les deux premières
nuits passées par les membres de la première partie de la délégation (40 personnes), arrivés jeudi dernier.
Primes de convocation :
265.650 euros.
Chacun des 35 joueurs sélectionnés reçoit une prime de 7.590 euros.
Primes diverses. Sélection pour un test : 2.530 euros (par sélectionné).
Test gagné : 9.460 euros (pour les 23 sélectionnés).
Victoire dans les trois tests : 12.100 euros (pour les
35 joueurs du groupe France).
Prime maximale : 55.660 euros.
Facture minimale pour la FFR :
829.920 euros.
Facture maximale :
1.906.160 euros
(hors frais divers, salaires ou piges du staff).
(Source : L'Equipe)
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