mercredi 30 octobre 2013

Foot pro/foot amateur : la solidarité en panne

LA SIGNATURE, le 15 octobre,parla Fédération française, la Ligue de football professionnel (LFP) et celle du football amateur (LFA), l’UCPF, le syndicat des clubs, et la Fondation du football, del a charte «Pour un football solidaire et responsable » semble démontrer que les états généraux, conclus trois ans plus tôt, n’ont eu que peu de répercussions sur sa base.
Il y a deux semaines, Frédéric Thiriez, le président de la LFP, a ainsi rappelé que «le football professionnel a deux responsabilités de solidarité : une avec le football amateur, l’autre avec les grandes causes nationales». Et Lionel Boland, son homologue à la LFA depuis mars, assurait que «la solidarité entre le football pro et amateur fonctionne».
Dans les faits, si 127 millions d’euros sont investis chaque année par le premier pour le second, il apparaît que le fossé entre les deux mondes ne s’est pas réduit depuis 2010. Bernard Barbet, le prédécesseur de Boland, avoue même « la nécessité d’une meilleure connaissance entre amateurs et professionnels et le besoin de passerelles entre les instances».
Car, sur le terrain, le football d’en bas est confronté à un manque récurrent de moyens humains et financiers. Le témoignage de Thierry Tron, le président de l’ES Florentinoise, est instructif. Son petit club de l’Yonne (100 licenciés) a bénéficié d’une partie de la prime du Mondial de Bacary Sagna (18 000 €), comme convenu pour tous les internationaux et le sélectionneur Raymond Domenech, après le désastre de Knysna. Dans cette commune sportive, «la concurrence est très importante », souligne le dirigeant. «La somme reçue nous a d’abord permis de combler une baisse de la subvention municipale, poursuit-il. Puis on a décidé de s’en servir chaque saison. Là, il n’en reste plus que pour un an et il va donc falloir trouver de nouveaux partenaires, mais c’est de plus en plus compliqué. Comme pour les bénévoles et les éducateurs. D’ailleurs, depuis un an on a mis en place une entente avec les Portugais de Saint-Florentin pour nos équipes de jeunes.»
Et les problèmes du football des champs peuvent rejoindre ceux des villes. À Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, l’ACBB (1 200 licenciés) doit se déplacer sur quatre sites. «Je n’ai pas vu d’amélioration depuis trois ans, affirme son président, Jacques Migaud. Le monde pro devrait être plus généreux, notamment pour les indemnités de formation des pros.»
Le niveau fédéral (National, CFA, CFA2) bénéficie, lui, d’une mesure des états généraux : la restructuration des Championnats, qui a débouché sur la rétrogradation de 26 clubs (de 220 à 194). «Ce resserrement de l’élite a permis une économie de 1,3 à 1,5 million d’euros, en cours de redistribution, explique Gérard Gohel, le président de Cherbourg et de l’U2C2F (Union des clubs des Championnats de football français). Mais la LFA nous avait aussi promis la même somme et il n’en est plus question aujourd’hui. Il s’agit donc davantage d’une réformette.» Globalement, c’est bien le terme qui correspond aux résultats de ces états généraux pour le football amateur.

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.