LA SIGNATURE, le 15 octobre,parla
Fédération française, la Ligue de
football professionnel (LFP) et celle
du football amateur (LFA), l’UCPF,
le syndicat des clubs, et la Fondation du football,
del a charte «Pour
un football solidaire et responsable
» semble démontrer que les
états généraux, conclus trois ans
plus tôt, n’ont eu que peu de répercussions sur
sa base.
Il y a deux semaines, Frédéric
Thiriez, le président de la LFP, a
ainsi rappelé que «le football professionnel a deux responsabilités
de solidarité : une avec le football
amateur, l’autre avec les grandes
causes nationales». Et Lionel Boland,
son homologue à la LFA depuis mars,
assurait que «la solidarité
entre le football pro et
amateur fonctionne».
Dans les faits, si 127 millions
d’euros sont investis chaque année par
le premier pour le second,
il apparaît que le fossé entre les
deux mondes ne s’est pas réduit
depuis 2010. Bernard Barbet, le
prédécesseur de Boland, avoue
même « la nécessité d’une
meilleure connaissance entre
amateurs et professionnels et le
besoin de passerelles entre les
instances».
Car, sur le terrain, le football
d’en bas est confronté à un manque
récurrent de moyens humains
et financiers. Le témoignage
de Thierry Tron, le
président de l’ES Florentinoise, est
instructif. Son petit club de l’Yonne
(100 licenciés) a bénéficié d’une
partie de la prime du Mondial de
Bacary Sagna (18 000 €), comme
convenu pour tous les internationaux et
le sélectionneur Raymond
Domenech, après le désastre de
Knysna. Dans cette commune
sportive, «la concurrence est très
importante », souligne le dirigeant.
«La somme reçue nous a
d’abord permis de combler une
baisse de la subvention municipale,
poursuit-il. Puis on a décidé
de s’en servir chaque saison. Là, il
n’en reste plus que pour un an et il
va donc falloir trouver de nouveaux partenaires,
mais c’est de
plus en plus compliqué. Comme
pour les bénévoles et les éducateurs.
D’ailleurs, depuis un an on a
mis en place une entente avec les
Portugais de Saint-Florentin pour
nos équipes de jeunes.»
Et les problèmes du football des
champs peuvent rejoindre ceux
des villes. À Boulogne-Billancourt,
en banlieue parisienne,
l’ACBB (1 200 licenciés) doit se déplacer sur quatre sites.
«Je n’ai pas
vu d’amélioration depuis trois
ans, affirme son président, Jacques
Migaud. Le monde pro devrait
être plus généreux, notamment
pour les indemnités de
formation des pros.»
Le niveau fédéral (National, CFA,
CFA2) bénéficie, lui, d’une mesure
des états généraux : la restructuration des Championnats, qui a
débouché sur la rétrogradation de
26 clubs (de 220 à 194). «Ce resserrement
de l’élite a permis une
économie de 1,3 à 1,5 million
d’euros, en cours de redistribution,
explique Gérard Gohel, le président
de Cherbourg et de l’U2C2F
(Union des clubs des Championnats de
football français). Mais la
LFA nous avait aussi promis la
même somme et il n’en est plus
question aujourd’hui. Il s’agit donc
davantage d’une réformette.»
Globalement, c’est bien le
terme qui correspond aux résultats
de ces états généraux pour le
football amateur.
(L'Equipe)
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