jeudi 28 novembre 2013

Cyclisme : après le retrait de Besançon, la Vienne traîne des pieds pour accueillir les championnats de France

Des discussions sont entamées avec le Futuroscope, mais les Championnats de France de cyclisme sur route cherchent encore preneur

HABITUELLEMENT, à cette époque de l’année, le site des Championnats de France de cyclisme sur route de l’année suivante est connu de longue date. Pour l’édition 2014, les discussions entre la Fédération française de cyclisme (FFC) et les représentants de la candidature du Futuroscope, ce grand parc à thèmes situé dans la Vienne, semblaient en très bonne voie.
C’était jusqu’à cette communication du conseil général de la Vienne, tombée hier après-midi : «À l’issue de la réunion avec la FFC, aucune décision définitive n’a été arrêtée quant à l’organisation du Championnat de France. (...) L’engagement est donné par chacun pour qu’une décision soit annoncée mi-décembre. » En quelques semaines, c’est la deuxième poussée de sueurs froides pour les dirigeants de la FFC.
Début octobre, ils avaient dû encaisser le forfait de Besançon. Alors que le projet était sur de bons rails – les circuits dessinés –, la préfecture du Doubs avait appris que sa candidature comme ville-étape du Tour de France 2014 était retenue, et les budgets n’étant pas extensibles… « Malgré les efforts consentis par la FFC, la sollicitation financière restait importante pour la ville et les collectivités locales, et cumulative aux frais d’organisation du Tour 2014 », soulignait le communiqué de Besançon. «On sait bien que les collectivités ont de nouvelles charges et qu’elles doivent recentrer leurs dépenses, affirme le directeur du département des activités sportives de la FFC, Jean- Pierre Gibourdel. Le jour où elles veulent accueillir un grand événement, elles réfléchissent à deux fois.»
C’est probablement ce qui s’est passé hier. En période de crise, on peut aisément imaginer qu’au cours du tour de table, les différents intervenants (conseil général de la Vienne, conseil régional de Poitou-Charentes, communauté d’agglomération du Grand Poitiers et le Futuroscope) ont cherché à faire baisser le ticket d’entrée demandé par la FFC. Il faut dire que le cyclisme se disputant sur la voie publique, organiser les Championnats de France exige un budget conséquent, de l’ordre de 500 000 euros minimum. Généralement, il faut prévoir des travaux de voiries pour reboucher les trous sur la route. Les frais pour la sécurité (gendarmerie, ambulances et plusieurs centaines de bénévoles qu’il faut au minimum défrayer) représentent aussi un poste important de dépenses. «La sécurité, avec 40 gendarmes pour la course Elite le dimanche, nous a coûté 51 000 euros et les travaux de voiries – qui ont été pris en charge par le conseil général – 400 000 euros», témoigne Yannick Coroller qui coordonna l’édition 2013, disputée à Lannilis (Finistère).
Mais« après le Tour de France et Paris-Roubaix, le Championnat de France est le 3e événement cycliste français en termes de retombées médiatiques, économiques et touristiques », souligne Gibourdel. Dans le dossier qu’elle remet aux villes, la FFC mentionne qu’un euro investi dans l’organisation des Championnats de France rapporte, en moyenne, trois euros de retombées sur l’économie locale. «C’est trois jours de compétition (jeudi-samedi-dimanche) mais des camping-cars viennent dès le lundi et ces personnes consomment dans les restaurants, vont faire leurs courses chez les commerçants locaux, ajoute Gibourdel. C’est aussi 1500 nuitées chaque jour.» La FFC insiste aussi sur le bénéfice en termes d’image. «On se rappellera toujours qu’en 1998 Laurent Jalabert a été sacré à Clermont-Ferrand ou Sylvain Chavanel à Boulogne-sur-Mer (2011) », poursuit Gibourdel.
À Lannilis, tout le monde a été marqué par un autre aspect : l’aventure humaine. «On a besoin de réunir 700 bénévoles, c’est un événement fédérateur, explique Coroller. Ça a permis de renforcer l’identité de notre territoire et le sentiment d’appropriation du citoyen.»

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.