Les présidents de club ne sont
pas seuls. Depuis le début de
leur combat contre la taxe à
75 %, ils savent qu’ils marchent
sur des oeufs, avec peut-être le
seul nouvel impôt populaire en
France. Pour s’aider, l’UCPF, le
syndicat des clubs, a fait appel à
Havas Sports, spécialisé dans la
communication sportive.
Selon divers témoins, quatre
membres d’Havas Sport accompagnaient
la délégation (Aulas,
Labrune, Seydoux, etc.) jeudi à
l’Elysée. Ce sont eux qui ont eu
l’idée d’une « lettre ouverte à
Monsieur le Président de la République » publiée dimanche dernier
dans « l’Equipe ». Elle se
concluait ainsi : « Ne laissez pas le
football français mourir. » Surtout,
c’est Havas qui a eu l’idée
d’appeler ce mouvement de grève
une « journée blanche » (prévue
du 29 novembre au 1er décembre),
une drôle d’expression. Jean-Raymond Legrand, le président
de Valenciennes, réfute : « Journée
blanche, ça vient de nous, dit-il.
Havas nous donne des petites
idées de communication mais ce
n’est pas elle qui dirige, c’est
nous. On lui fait contrôler ce
qu’on décide. »
Au surlendemain de la réunion
pour rien à l’Elysée, les présidents
ont le sentiment d’avoir été instrumentalisés,
que François Hollande
s’est racheté une autorité
sur leur dos, après une séquence
politique désastreuse pour lui (affaire
Leonarda, écotaxe).
La grève reste à l’ordre du jour
mais de plus en plus de dirigeants
ne l’approuvent pas. Hier, Louis
Nicollin (Montpellier), s’est exprimé
dans ce sens : « Des patrons
qui font grève, c’est quand même
vachement marrant. Moi, je ne
soutiens rien du tout, je regarde,
c’est tout », souffle-t-il au JDD.fr.
Et d’asséner : « Il paraît que l’opinion
est contre la grève, que les
gens s’en prennent aux présidents
de club qui ont déjà plein
de sous. Ils ont raison ! Quand je
vois les gens payer des impôts
qu’ils ne payaient pas avant, je
me mets à leur place… Mais si on
leur explique bien qu’on est d’accord
pour payer, mais pas sur les
contrats déjà signés, ça passerait
mieux. »
(Le Parisien)
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