Le président de la fédération française de rugby Pierre Camou a souligné que le joueur de rugby et sa
santé avaient été placés au coeur de la nouvelle convention avec la
Ligue nationale: "C'est à lui que je pense", a-t-il dit samedi à l'AFP.
Comment définiriez-vous l'esprit de cette convention ?
"Ce texte est dans le chemin de ce qui avait été commencé en 2009.
C'est une avancée, je trouve, sur certains points. Ce n'est pas la
panacée mais il y a des efforts communs. Au-delà de l'affichage, (cela
montre) que le rugby est construit autour des équipes nationales qui
sont là par et pour les 400.000 licenciés et les supporters. Ce texte
n'est peut-être pas la réalité de ce qui se fait dans d'autres pays mais
c'est déjà un changement dans la mentalité. Espérons qu'elle continue à
évoluer."
Cette convention a-t-elle d'abord en point de mire le Mondial 2015 ?
"Non, c'est plus en amont, sur le Tournoi des six nations, et sur la
limitation du nombre de matches. Il ne faut pas oublier le joueur. Sa
santé, sa compétitivité, son outil de travail qui est son corps. C'est à
lui que je pense. Et il ne peut pas être partout. Il faut le protéger,
savoir quelles sont ses propres hiérarchies, ses propres volontés. Dans
une exigence sportive et physique de plus en plus forte, avec des
préparations plus importantes qu'il y a 20 ans, cela suppose davantage
d'égards, de protection pour le joueur, de respect aussi. Peut-être
qu'il veut porter le maillot de l'équipe de France. Au-delà des valeurs,
de ce que ça représente, c'est de l'exposition aussi pour le joueur."
Parleriez-vous d'urgence de résultats positifs pour ce XV de France désormais mieux armé ?
"Je n'évoque pas d'urgence de résultat, je pense que le staff en a
conscience lui-même. Je constate juste qu'il est plus facile de
construire dans la victoire que dans la défaite. Les joueurs et le staff
sont des compétiteurs, ils savent la masse de travail qu'ils produisent
en club et en équipe de France. C'est pour eux, pour que leur travail
mérite salaire, c'est-à-dire des victoires."
Vous évoquiez une divergence d'intérêts entre clubs et fédérations. L'écart se creuse-t-il entre les deux parties ?
"Non. Je crois à la sagesse des hommes et surtout au bateau sur lequel
sont les gens. Il y en a qui peuvent être sur le pont supérieur mais
heureusement qu'il y a l'ensemble des classes pour pouvoir danser sur le
pont supérieur. Je suis nourri d'histoire et celle de mon sport
m'apprend que ce que nous vivons, nous l'avons vécu bien avant."
Déplorez-vous l'importance prise par l'argent dans le rugby ?
"Je constate... L'argent doit être un moyen et en aucun cas une finalité."
Dans le dossier des Coupes d'Europe, la Ligue assure avoir obtenu des nouvelles garanties de la fédération, concernant un changement de gouvernance dans la structure organisant les compétitions. Le confirmez-vous ?
"Je n'ai aucun problème à ce sujet. Cela fait 20 ans que je me bats
pour l'Europe. Je crois au changement dans le rugby et sa gouvernance en
général, que ce soit en Europe ou à l'IRB. C'est un sport anglo-saxon
d'origine mais désormais répandu dans le monde et les structures ne
suivent pas. Il y a un document que j'ai présenté en commun (avec la LNR
en mai dernier auprès de l'ERC et ses actionnaires, proposant une
réforme de la gouvernance, ndlr). J'ai l'habitude de respecter mes
combats et de les mener au bout. Mais cela ne peut se faire que dans une
cohérence de la position française. Ça ne peut pas continuer de crise
en crise, qui sont toujours du même ordre et du même facteur à
l'origine."
Une Coupe d'Europe sans les clubs anglais vaut-elle le coup d'être jouée ?
"Je crois qu'il y a même des clubs français qui ont des étoiles sur
leurs maillots, dont une est un titre gagné sans les Anglais (en
référence à la victoire de Toulouse en 1996). Gardent-ils cette étoile ?
Ou l'enlèvent-ils ? (sourires)"
(AFP)
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