L'AS Cannes, passée en 13 ans de l'élite à la CFA, rêve de renouer
avec son heure de gloire par le biais de la Coupe de France, où elle
défie Montpellier (L1) mardi en 8e de finale, alors qu'une grande
incertitude plane sur son avenir.
Labellisé voire désormais
canonisé depuis sa fermeture en 2006, le centre de formation de l'AS
Cannes généra un vivier de talents qui fit la gloire de l'équipe de
France, avec Zinédine Zidane en chef de file.
Patrick Vieira,
Johan Micoud, Gaël Clichy et bien d'autres encore ont été des
ambassadeurs en Bleu comme en Europe et en Ligue 1 de la formation "à la
cannoise", mais aucun n'a pu empêcher le club azuréen de s'enferrer
ensuite dans les affaires et de sombrer en raison de gros soucis
financiers.
Cruelle ironie du sort, c'est en 1998, l'année du
sacre en Bleu de Zidane au Mondial, que l'AS Cannes a quitté la 1re
division de l'époque après une dizaine d'années où elle parvint par deux
fois à connaître les joies de la Coupe d'Europe (UEFA, C3). Deux ans
plus tard, le club a été relégué en National, avant d'être rétrogradé en
2011 par la DNCG en CFA, l'équivalent de la 4e division.
Une
descente aux enfers, au terme d'un long feuilleton juridico-financier,
que n'a pu empêcher le propriétaire Saïd Fakrhi, un industriel
franco-libanais ayant fait fortune au Sénégal et qui avait racheté le
club à Michel Scotto en 2009.
Ce proche de Robert Louis-Dreyfus, membre du conseil d'Administration de l'OM, qui avait même auparavant fait, sans succès,
une proposition de rachat à l'OCG Nice, avait laissé la présidence du
club à son fils, Ziad, avec l'ambition de faire remonter le club en L1
en cinq ans.
Un pari d'autant plus perdu que
l'AS Cannes -qui a certes manqué la montée en L2 de peu au terme de sa
première saison en 2010-, est devenue un véritable gouffre financier qui
a poussé Ziad Fakhri à remettre le club en vente. Mais la vraie
question, aujourd'hui, est de savoir ce que vaut réellement le club.
Depuis
son arrivée en janvier 2012, l'entraîneur Jean-Marc Pilorget tente de
trouver des solutions sportives pour que son équipe remonte au moins en
National. Et à mi-parcours de cette troisième saison en CFA, le destin
des Cannois est encore incertain même si l'actuelle 7e place à 4 points
du leader, Marseille Consolat, permet encore d'espérer une remontée.
"Notre
priorité reste le championnat", affirme d'ailleurs Pilorget, ancien
défenseur du PSG, qui a peu goûté la défaite à domicile de vendredi face
à Valence (2-0).
Mais même si ses Cannois ne semblent pas avoir
les moyens de jouer sur les deux tableaux, Pilorget, qui a soulevé la
Coupe de France à deux reprises sous les couleurs parisiennes en 1982 et
1983, sait la trace que laissent les exploits réalisés dans cette
compétition.
Aussi, au milieu de la traversée du désert que vit le
club, ne peut-il mésestimer le réconfort que procurerait l'oasis d'une
nouvelle qualification et la nouvelle fête qui s'en suivrait à la Bocca,
après celles consécutives aux éliminations de Troyes (L2),
Saint-Etienne (L1) et Plabennec (CFA).
(AFP)
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