Les premières sanctions du fair-play financier ne sont pas encore
annoncées mais la presse européenne a déjà choisi ses cibles, pointant
du doigt les présumés bons élèves, comme Arsenal, et mauvais, comme
Manchester City ou l'Inter Milan.
Tour d'horizon en Angleterre,
Espagne, Italie et France, quatre pays où des questions se posent,
contrairement à l'Allemagne, où les grands clubs sont loués pour leurs
finances équilibrées, comme le Bayern Munich ou Dortmund.
Pour la presse anglaise, Chelsea, Liverpool et surtout Manchester City sont les plus menacés.
Pour
faire simple, City achète cher et massivement (94,7 M EUR l'été 2011,
81,9 M EUR l'été 2012) et libère gratuitement tout aussi facilement
quelques mois ou années plus tard pour faire de la place à de nouvelles
stars. Selon la presse anglaise, les experts indépendants du fair-play
financier (FPF) s'interrogent sur l'estimation du contrat avec Etihad,
le sponsor du stade qui s'est engagé pour dix ans contre 485 M EUR.
Cheikh Mansour, patron de City, et la compagnie aérienne des Emirats
pourraient être considérés comme des parties liées et en pâtir.
Liverpool
a enchaîné de mauvaises saisons sans pouvoir se qualifier en C1, a
également acheté cher beaucoup de joueurs qui n'ont pas donné
satisfaction et n'a pas réussi à bien vendre ses produits phares.
Après
des années passées à dépenser à fonds perdus, Chelsea clame qu'il est
devenu un bon élève. Les Blues ont diminué leur masse salariale et
affirment que 19,4 M EUR sur les 60 de pertes de la dernière saison ne
rentrent pas stricto senso dans le FPF. Mais qu'en pensent les experts ?
Manchester
United a exploré avec succès de nombreuses voies très rémunératrices
dans le marketing et les produits dérivés, notamment en Asie. Bien tenu
et bien géré, Arsenal ne semble pas non plus menacé.
Le Paris SG a dépensé plus de 380 millions d'euros en transferts depuis qu'il est passé sous propriété des Qataris à l'été 2011.
Le
point qui pourrait placer le PSG en infraction avec le FPF est que son
propriétaire, Qatar Sport Investments (QSI), justifie ses revenus par un
contrat de sponsoring avec l'autorité du tourisme du Qatar (QTA), sur
la base d'environ 200 M EUR par an. L'argument défendu par QSI est que
le club assure la promotion du pays.
Problème: et si les experts de l'ICFC jugent que les 200 M EUR ne reflètent en rien la valeur du marché ?
L'autre
nouvelle puissance financière en France, Monaco, aux mains du
milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, n'est pas pour l'heure concernée
par le FPF, car pas inscrite dans les compétitions européennes. Mais
comme l'ASM évoluera en Coupe d'Europe la saison prochaine, l'ICFC se
penchera sur son dossier au printemps 2015.
En Espagne, il semble que le
fair-play financier n'inquiète pas vraiment le Real et le Barça, qui
sont les deux clubs ayant le plus de revenus au monde: 518 millions
d'euros pour le club merengue, 482 millions pour son rival blaugrana
selon le cabinet Deloitte. Sur le papier, pas de risque donc de
déséquilibre trop grand entre rentrées et dépenses.
Le cas de
l'Atletico Madrid est peut-être plus délicat: le club "colchonero",
actuel leader du Championnat d'Espagne et qualifié pour le dernier carré
en C1, a réduit son train de vie, mais possède une importante dette
auprès du Trésor public, estimée selon la presse espagnole à plusieurs
dizaines de millions d'euros. Ce qui pourrait lui valoir de nouvelles
difficultés.
Le bon élève reste le Napoli du président Aurelio De Laurentiis, producteur de cinéma avisé. Naples termine avec
un bénéfice de 8 M EUR, septième saison positive d'affilée.
Tous
les autres grands de la Serie A sont en déficit ou à peine à
l'équilibre. L'Inter, qui devrait dépasser les 60 M EUR de perte, risque
une sanction, selon la presse italienne.
Double et presque
triple championne d'Italie, la Juventus finit encore la saison dans le
rouge avec un bilan estimé entre moins 35 et moins 45 M EUR, creusé par
l'élimination en poules de Ligue des champions. La "Vieille Dame" pense
du coup à vendre son bijou Paul Pogba, arrivé libre et coté à 70 M EUR.
(AFP)
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