mardi 29 avril 2014

Fair-play financier: le PSG devra-t-il réduire son train de vie ?

Le Paris SG devra-t-il réduire son train de vie ? La réponse ne va pas tarder car les clubs sanctionnés, ou non, dans le cadre du fair-play financier de l'UEFA seront connus début mai.

Le club parisien, qui a dépensé plus de 380 millions d'euros en transferts depuis qu'il est passé sous propriété des Qataris à l'été 2011, est un cas d'école.
Le principe du fair-play financier (FPF) est simple: les clubs ne doivent pas dépenser plus qu'ils ne gagnent. En cas de non respect, les sanctions vont de la simple mise en garde à l'exclusion des compétitions européennes, dont la prestigieuse Ligue des champions.
Entre ces deux extrémités, les textes de l'UEFA prévoient des sanctions qui pourraient davantage correspondre au PSG s'il est reconnu en infraction. Et certaines obligeraient le club de la capitale à réduire son train de vie.
Ce serait le cas d'une interdiction d'inscrire des recrues dans les compétitions de l'UEFA, ou encore la restriction du nombre de joueurs qu'un club peut y inscrire. Le FPF prévoit aussi une "limitation financière des coûts globaux des prestations en faveur du personnel (pour certains joueurs dans les compétitions UEFA)", c'est à dire à un encadrement de la masse salariale.
Le point qui pourrait placer le PSG en infraction avec le FPF est que son propriétaire, Qatar Sport Investments (QSI), justifie ses revenus par un contrat de sponsoring avec l'autorité du tourisme du Qatar (QTA), sur la base d'environ 200 M EUR par an. L'argument défendu par QSI est que le club assure la promotion du pays.
Les experts de l'Instance de contrôle financier des clubs (ICFC), organe indépendant en charge du FPF, ont dû répondre aux questions suivantes: ce sponsoring vaut-il réellement 200 M EUR ? Relève-t-il d'une partie liée ? Autrement dit, l'argent vient-il de la même source, puisque le nom Qatar revient dans QSI et QTA ?
Les textes de l'UEFA stipulent que "si le propriétaire d'un club injecte de l'argent par le biais d'un contrat de sponsoring par une société avec laquelle il a des liens, les instances compétentes (...) si nécessaire, adapteront le calcul du résultat relatif à l'équilibre financier en prenant en compte les recettes de sponsoring (...) en fonction des prix du marché".
En clair: si les experts de l'ICFC jugent que les 200 M EUR ne reflètent en rien la valeur du marché, le PSG ne pourra pas à leurs yeux présenter des recettes justifiant ses recrutements pharaoniques. Et dans ce cas là, le FPF ne serait pas respecté.
L'heure de vérité approche. Sur les 237 clubs engagés cette saison dans les compétitions européennes, 76 (non identifiés officiellement) sont dans le viseur de la chambre d'instruction de l'ICFC. La presse européenne cite fréquemment le PSG et Manchester City en tête de liste des dossiers sensibles.
Actuellement, l'ICFC propose aux clubs trop dépensiers des sanctions. Mais si cette sorte de règlement à l'amiable échoue, les dossiers seront transférés devant une chambre de jugement, là encore indépendante, qui tranchera mi-juin avec le risque de choisir un barème plus sévère.
Jusqu'ici, le PSG affirme ne pas s'inquiéter. "Je dis toujours qu'il n'y a pas de raison pour prendre des sanctions contre nous, a assuré le président du PSG Nasser Al-Khelaifi dimanche sur Canal+. J'ai confiance, on est bien dans le règlement, il n'y a pas de problème. On regarde, on parle avec l'UEFA, mais je suis très confiant".
Quid de Monaco ? L'autre nouvelle puissance financière de la L1, aux mains du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, n'est pas pour l'heure concernée par le FPF, car elle n'est pas inscrite dans les compétitions européennes. Mais une fois l'ASM engagée en Ligue des Champions la saison prochaine, l'ICFC se penchera sur son dossier au printemps 2015.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.