Sur la pelouse, le Paris SG a été éliminé en Ligue des champions par
Chelsea, mais le club parisien doit avancer avec précaution sur un autre
terrain, celui du fair-play financier édicté par l'UEFA.
"Le PSG
respecte-t-il les règles du fair-play financier ? Pas sûr... Pas sûr du
tout même", s'interroge ce jeudi Michel Platini, président de l'UEFA, dans Le Parisien.
Le
principe du fair-play financier (FPF) est simple: les clubs ne doivent
pas dépenser plus qu'ils ne gagnent. En cas de non respect, les
sanctions vont de la simple mise en garde à l'exclusion des compétitions
européennes, dont la prestigieuse Ligue des champions.
"Les
premières décisions (d'un panel d'experts indépendants, ndlr) seront
annoncées début mai (...) il y aura des choses dures", poursuit Platini,
qui a le sentiment qu'il ne devrait pas y avoir "d'exclusions des
compétitions européennes", même s'il "pense que des sanctions
significatives vont toucher des gros clubs".
Dans la presse européenne, les clubs les plus fréquemment cités comme posant problème sont le PSG et Manchester City.
Le
club parisien, qui a dépensé plus de 380 millions d'euros en transferts
depuis qu'il est passé sous propriété des Qataris à l'été 2011, est un
cas d'école.
Pour justifier de gains à hauteur de ces dépenses, le
propriétaire du PSG, Qatar Sport Investments (QSI), met en avant un
contrat de sponsoring avec l'autorité du tourisme du Qatar (QTA), sur la
base d'environ 200 M EUR par an pour assurer la promotion du pays par
le biais du club.
Ce sponsoring vaut-il réellement 200 M EUR ? Relève-t-il d'une
partie liée ? Autrement dit, l'argent vient-il de la même source,
puisque le nom Qatar revient dans QSI et QTA ?
L'UEFA dit dans ses
textes: "Si le propriétaire d'un club injecte de l'argent par le biais
d'un contrat de sponsoring par une société avec laquelle il a des liens,
les instances compétentes étudieront ce cas et, si nécessaire,
adapteront le calcul du résultat relatif à l'équilibre financier en
prenant en compte les recettes de sponsoring dans la mesure appropriée
en fonction des prix du marché".
Si les experts de l'Instance de
contrôle financier des clubs (ICFC) jugent que les 200 M EUR ne
reflètent en rien la valeur du marché, le PSG ne pourra pas à leurs yeux
présenter des recettes justifiant ses recrutements pharaoniques.
Jean-Claude
Blanc, directeur général du PSG, s'est défendu récemment dans L'Equipe
en avançant que le "national branding" (promotion d'un pays) était "un
concept que l'UEFA utilise quand elle signe avec l'Azerbaïdjan, par
exemple, un contrat qui permet à ce pays de devenir l'un des sponsors de
l'Euro-2016".
Un argument balayé par un connaisseur du dossier
sondé par l'AFP: "Mais la grande différence c'est que l'Azerbaïdjan
n'est pas le propriétaire de l'UEFA !".
L'heure de vérité approche. Sur les 237 clubs engagés cette
saison dans les compétitions européennes, 76 (non identifiés
officiellement) sont dans le viseur de la chambre d'instruction de
l'ICFC. Actuellement, comme le confirme Platini, l'ICFC tente de "se
mettre d'accord sur une sanction proportionnée" avec les clubs à
problèmes.
Si cette sorte de règlement à l'amiable échoue, les
dossiers seront transférés devant une chambre de jugement, là encore
indépendante, qui tranchera mi-juin et pourrait se montrer sévère.
Que
risque le PSG s'il est reconnu en infraction par l'ICFC ? L'UEFA a
toujours répété que le FPF n'a pas pour but de tuer les clubs. Mais une
interdiction d'inscrire des recrues dans les compétitions de l'UEFA est
prévue dans les textes, tout comme la restriction du nombre de joueurs
qu'un club peut y inscrire, ou encore "la limitation financière des
coûts globaux des prestations en faveur du personnel (pour certains
joueurs dans les compétitions UEFA)", ce qui correspond à une limitation
de la masse salariale.
Quid de Monaco ? L'autre nouvelle
puissance financière de la L1, aux mains du milliardaire russe Dmitry
Rybolovlev, n'est pas pour l'heure concernée par le FPF. Mais l'ASM,
actuel 2e de L1, est assurée de disputer au moins les barrages de la
Ligue des Champions la saison prochaine et c'est donc au printemps 2015
que l'ICFC tranchera sur son dossier.
(AFP)
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