Le président de la fédération française de football Noël Le Graët a jugé dans un entretien avec l'AFP
que la présence d'un "grand club" à Paris était "positive", mais s'est
dit "plus réservé" à propos de Monaco et de ses avantages fiscaux.
"Que
Paris n'ait pas de grand club c'était une erreur de l'histoire.
Aujourd'hui Paris est en position de donner un spectacle de très haut
niveau. C'est positif pour le foot", a expliqué le président de la FFF,
interrogé sur la nouvelle dimension prise par le Paris SG depuis
l'arrivée des Qataris.
"On ne peut pas avoir une Ligue 1 solide
sans que la capitale ait un grand club. Le PSG respecte les règles, sauf
si l'UEFA dit l'inverse (dans le cadre du fair-play financier, ndlr),
et +Ibra+ et quelques autres donnent une très bonne image", a ajouté M.
Le Graët.
Le patron de la "3F" a en revanche soulevé le problème
pour les autres équipes de la présence d'un club aussi dominant. "Par
contre, ça écrase. Et dans une période où il y a des nouveaux stades et
des clubs qui essaient d'investir, ils savent que la première place,
logiquement, est prise", a-t-il relevé.
M. Le Graët s'est
également dit "plus réservé" à propos de Monaco, autre grande puissance
émergente du football français, propriété du milliardaire russe Dimitry
Rybolovlev et que le président de la FFF juge trop favorisée par la
fiscalité de la Principauté.
"Le système les arrange tellement,
aucun métier ne permettrait ça. Je suis dans la grande distribution,
j'imagine une enseigne qui ne paie pas d'impôts quand toutes les autres
en paient... Ca me gêne un peu plus", a-t-il dit.
M. Le Graët est ensuite revenu sur l'accord passé entre la Ligue
de football professionnel et l'ASM, aux termes duquel le club versera 50
millions d'euros sur deux ans pour avoir le droit de garder son siège
social à Monaco. M. Le Graët était intervenu au début de cette affaire,
avec une rencontre houleuse avec M. Rybolovlev.
"J'ai abandonné.
Mais ce n'est pas juste, quels que soient les chiffres ou l'accord.
Monaco c'est un paradis fiscal, même si on n'ose pas le dire. On n'est
pas égalitaire dans la compétition. Est-ce qu'il y a un pays en Europe
où un club ne paie pas les mêmes impôts que les autres ? Des clubs ont
investi pour les stades et ils ne peuvent jouer que la 3e place. Je
comprends qu'ils aient un coup de blues", a estimé le président de la fédération.
Selon
lui, "il y a une telle disparité" que l'UEFA aurait même pu accorder
une place supplémentaire aux clubs français sur la scène européenne.
"Peut-être l'UEFA devrait-elle accepter que si Monaco finit deuxième, il
joue la Ligue des Champions mais ne prend pas la place d'un autre".
Le
président de la FFF est enfin revenu sur la fameuse "taxe à 75%" sur
les hauts revenus, estimant qu'elle n'était "pas bonne pour le foot",
mais que les dirigeants du football français avaient choisi une mauvaise
méthode pour s'y opposer, en vain.
"La taxe ne va pas aider les
caisses de l'Etat. On s'est mis une balle dans le pied. Je la condamne
mais la manière n'était pas la bonne, c'est tout", a-t-il dit.
"La
menace de grève, j'ai trouvé ça ridicule. J'admire plein de réussites
mais quand je voyais certains présidents de club nés avec une cuiller en
or dans la bouche dire +on va faire grève+, ça m'amusait, moi qui suis
né plutôt dans le peuple", a-t-il ajouté.
(AFP)
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