vendredi 2 mai 2014

De Top 14 à Pro D2, les finances au régime sec

La descente de Top 14 à Pro D2 oblige les clubs concernés à une cure d'amaigrissement de leurs budgets, en raison de la baisse des droits télévisuels et du nombre des partenariats, qui se répercutent notamment sur la masse salariale.

Selon les estimations du président de la Ligue nationale de rugby Paul Goze, "un club qui descend doit tabler sur un budget en baisse de 30 à 40 %". Preuve à l'appui : "en 2012, j'étais président de l'Usap, on était en difficulté sur la fin de la saison. J'avais préparé un budget pour la D2 de 40% en moins que celui de Top 14."
Cette année, Grenoble, Bayonne, Oyonnax et Perpignan sont menacés de relégation avant la dernière journée samedi et ont donc dû élaborer un plan B en cas de descente.
Le FCG pourrait voir son budget, d'environ 18 millions d'euros cette saison, amputé de 30%. "La force de Grenoble, c'est que les 2/3 de son budget proviennent des partenaires", souligne le directeur sportif Fabrice Landreau. "Mais avec moins de droits TV, une offre commerciale revue à la baisse et un manque à gagner du côté de l'affluence, ils seraient certainement moins nombreux." Et une relégation serait délicate à négocier pour le club isérois qui a déjà procédé à un recrutement ambitieux.
Sur le fil du rasoir financièrement depuis plusieurs saisons, l'Usap devrait probablement délester encore sa masse salariale en cas de descente. "Il est clair que l'on ne pourrait pas garder certains salaires très élevés", abonde le président François Rivière. "Et il est probable que certains joueurs de haut niveau ne souhaiteraient pas rester en Pro D2", une allusion à peine voilée aux internationaux Sofiane Guitoune et Camille Lopez.
De son côté, Oyonnax refuse de croire à la Pro D2: "nous travaillons pour le Top 14", prévient Thierry Emin, co-président du club. Preuve en est, débutera lundi un nouveau chantier au stade Charles-Mathon pour le doter d'une pelouse avec régulation thermique. "Promus l'an passé, nous sommes préparés à un éventuel retour en Pro D2", tempère-t-il. "Les contrats renouvelés sont adaptés et l'on sait que certains cadres de l'équipe feront probablement jouer leur clause libératoire si jamais nous sommes relégués. Et bien entendu, au regard des estimations des recettes, nous verrons le budget à la baisse"
"Mais, avec une descente qui serait prononcée l'année où seront revalorisés les droits TV (de 31,7 à 71 MEUR par saison, ndlr), les conséquences économiques d'une relégation seront moins douloureuses, prédit-il. Et en Pro D2, nous devrions afficher un budget proche de celui de cette année (10 millions d'euros, ndlr)."
Quant à Bayonne, il réduira son train de vie dans tous les cas de figure. Avec le retrait acté d'Alain Afflelou, dont l'engagement va passer de 4 millions d'euros annuel à 1 seul, l'Aviron sait déjà que son budget sera en baisse même en Top 14. Le président Manuel Mérin planche sur deux projets, l'un en Top 14, l'autre en Pro D2.
Mais il refuse de les évoquer. Dans les deux cas, il a déjà oeuvré à la prolongations de nombreux jeunes du centre de formation (Ollivon, Etrillard, Loustalot, Rouet...). "On comptera 17 joueurs issus de la formation bayonnais dans notre effectif à la rentrée", assure-t-il. Un gage de confiance, mais aussi un signe des difficultés de l'Aviron à attirer des grands noms avec un compte en banque dégarni.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.