vendredi 2 mai 2014

Fair-play financier: le Paris SG n'y coupera pas

L'UEFA ne devrait annoncer que la semaine prochaine les sanctions liées au fair-play financier, mais il est désormais clair que le Paris SG n'y échappera pas et le club de la capitale doit maintenant réfléchir aux moyens de revenir dans les clous.

Selon des sources proches du dossier, la chambre d'instruction de l'instance de contrôle financier des clubs (ICFC) s'apprête à infliger des sanctions à un peu moins de 20 clubs européens. Parmi ceux-ci, les plus gros poissons sont Manchester City et le PSG.
Dans les faits, les experts du fair-play financier reprochent au club parisien le montant du contrat d'image passé avec QTA, l'office du tourisme du Qatar, qui assure au PSG quelque 200 millions d'euros par an. Or, selon ces sources interrogées par l'AFP, les experts estiment à environ 100 millions d'euros par an la "juste valeur" du contrat.
La sanction infligée au champion de France devrait être financière. Plutôt qu'une simple amende, il pourrait s'agir, selon ces mêmes sources, d'un gel ou d'une retenue d'un certain pourcentage des différents versements de l'UEFA (primes de résultat en Ligue des Champions et droits télévisés).
Théoriquement, ce type de sanction peut être couplé à une limitation des joueurs inscrits dans les coupes d'Europe, voire à une interdiction des nouvelles recrues dans les compétitions UEFA. Paris devrait être épargné, mais peut-être pas Manchester City.
Aucun club n'a jusqu'ici menacé d'aller au bout des procédures et de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour contester les décisions de l'ICFC, a expliqué à l'AFP un connaisseur du dossier. S'il décide d'accepter sa sanction, le PSG devra donc faire en sorte d'équilibrer son budget en prenant en compte la nouvelle estimation du contrat QTA. L'UEFA est prête à accepter que l'objectif ne soit pas atteint immédiatement, à condition que des efforts "significatifs" soient constatés. Dans le cas contraire, le club s'exposerait à des sanctions encore plus sévères dans un an.
Selon une source proche du club, les dirigeants parisiens regrettent de leur côté que l'UEFA ait décidé de "mettre un coup de frein" au développement ultra-rapide du fameux "projet" PSG. Mais ils se félicitent que le contrat avec QTA et le concept de "nation branding", défendu par le directeur général Jean-Claude Blanc, ait été validé au moins dans son principe.
De même source, on affirme que les sanctions de l'UEFA ne changent pas la donne : il n'y a aucune vente de joueur majeur prévue cet été. En revanche, il ne faut pas s'attendre à un mercato aussi clinquant que les saisons précédentes et le PSG va devoir apprendre à maîtriser sa masse salariale. Les hypothèses Hazard ou Pogba semblent donc encore un peu plus improbables.
En ce qui concerne les recettes, le PSG mise avant tout sur les revenus du sponsoring. Les nouveaux contrats avec Nike (équipementier) et Emirates (maillot) vont entrer en vigueur en juillet. Selon l'estimation du quotidien français Le Parisien, ils vont rapporter au PSG entre 40 et 50 millions d'euros par an, contre entre 10 et 15 ME actuellement.
Le club va par ailleurs poursuivre sa politique d'augmentation du prix des abonnements et des places au Parc des Princes à Paris.
Dernière piste, les produits dérivés. Mardi, Fabien Allègre, directeur du merchandising du club, avait expliqué que les revenus de ce secteur tournaient aujourd'hui autour de 25 millions d'euros. "L'objectif pour les prochaines années est de les porter à 40 millions", ce qui placerait le Paris SG dans le Top 5 européen en la matière, avait-il ajouté.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.