La Ligue nationale de rugby, forte de la nouvelle manne des droits
télévisuels du Top 14, a entériné mardi en comité directeur une série de
réformes financières, sportives et de valorisation de l'image d'un
championnat parfois attaqué.
Baptisé "New Deal" (nouvelle donne),
en référence aux mesures innovantes du président américain Franklin
Roosevelt dans les années 30, ce programme réaffirme le principe de
solidarité financière entre les clubs de Top 14 et Pro D2, tout en
introduisant une part inédite de méritocratie.
Ainsi, 19 millions
d'euros seront distribués entre Top 14 et Pro D2, "en fonction du
classement des clubs sur la saison en cours et des résultats sportifs
des 30 clubs sur les cinq dernières saisons", détaille la LNR dans un
communiqué.
Comme attendu, les droits TV du Top 14, nettement
réévalués en janvier de 31,7 à 72 millions d'euros par saison, seront
toujours répartis à hauteur de 60% pour le Top 14 et 40% pour la Pro D2.
L'accompagnement des clubs promus et relégués est renforcé: une
enveloppe de 500.000 euros (contre 300.000 euros auparavant) est allouée
à chaque formation montant ou descendant de Top 14 à Pro D2. Et les
clubs grimpant de Fédérale 1 à Pro D2 recevront 300.000 euros (contre
150.000 auparavant).
La formation sera soutenue à hauteur de 10
millions d'euros, dans le cadre "d'un fonds d'aide au centre de
formation" doté de 5 millions, et d'un "fonds incitatif" lui aussi
pourvu de 5 millions d'euros et destiné à promouvoir dès la saison
prochaine le nombre de Jiff (jeunes issus des centres de formation) sur
les feuilles de match.
L'indemnité versée aux clubs pourvoyeurs
d'internationaux est aussi réévaluée, de 1000 euros par jour et joueur
retenu avec le XV de France à 1300 euros.
Les clubs verront le
versement d'une partie de leur part fixe des droits TV et marketing
conditionné au respect d'un "label stades LNR" obéissant à un cahier des
charges. Ce statut, destiné à encourager la modernisation des
enceintes, n'a été attribué mardi qu'à cinq stades du Top 14: Clermont,
Montpellier, Toulouse (Ernest-Wallon), Oyonnax et Grenoble
(Lesdiguières).
Parmi les mesures
sportives prises par la LNR et vouées à "renforcer l'attractivité des
championnats", la LNR a durci les conditions d'obtention du bonus
défensif: il sera attribué en cas d'écart de 5 points ou moins au lieu
de 7 cette saison.
Chaque buteur aura une minute pour taper sa pénalité ou transformation, un temps strictement contrôlé, précise la LNR.
Et
afin d'éviter des comportements répréhensibles à répétition, "un joueur
ayant cumulé trois cartons jaunes en saison régulière sera suspendu
pour un match."
Paul Goze a également souligné la volonté de
"sanctionner lourdement les comportements qui porteraient atteinte à
l'image des championnats". Dans le viseur: certaines saillies envers
l'arbitrage ou encore le rugby français provenant notamment des
présidents de clubs et des entraîneurs.
Interrogé sur de récentes
sorties acides du président de Toulon Mourad Boudjellal, M. Goze les a
jugées "sans intérêt car elles n'amènent rien".
"Mais ce que je
cible surtout c'est les déclarations qui visent encore plus notre
produit, le Top 14, a détaillé le président de la LNR. Certains font des
déclarations qui dévaluent les matches, qui font penser que des matches
sont galvaudés ou que des équipes ne jouent pas le jeu complètement."
"Il
nous faut prévoir dans les règlements quels sont les déclarations ou
les sujets abordés qui sont répréhensibles", a poursuivi M. Goze.
"Et
il faut faire un barême de sanctions financières très impactantes sur
le budget", invitant ainsi les potentiels fautifs à "davantage réfléchir
avant de parler".
(AFP)
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