vendredi 2 mai 2014

La LNR entérine son "New Deal" financier et sportif

La Ligue nationale de rugby, forte de la nouvelle manne des droits télévisuels du Top 14, a entériné mardi en comité directeur une série de réformes financières, sportives et de valorisation de l'image d'un championnat parfois attaqué.

Baptisé "New Deal" (nouvelle donne), en référence aux mesures innovantes du président américain Franklin Roosevelt dans les années 30, ce programme réaffirme le principe de solidarité financière entre les clubs de Top 14 et Pro D2, tout en introduisant une part inédite de méritocratie.
Ainsi, 19 millions d'euros seront distribués entre Top 14 et Pro D2, "en fonction du classement des clubs sur la saison en cours et des résultats sportifs des 30 clubs sur les cinq dernières saisons", détaille la LNR dans un communiqué.
Comme attendu, les droits TV du Top 14, nettement réévalués en janvier de 31,7 à 72 millions d'euros par saison, seront toujours répartis à hauteur de 60% pour le Top 14 et 40% pour la Pro D2.
L'accompagnement des clubs promus et relégués est renforcé: une enveloppe de 500.000 euros (contre 300.000 euros auparavant) est allouée à chaque formation montant ou descendant de Top 14 à Pro D2. Et les clubs grimpant de Fédérale 1 à Pro D2 recevront 300.000 euros (contre 150.000 auparavant).
La formation sera soutenue à hauteur de 10 millions d'euros, dans le cadre "d'un fonds d'aide au centre de formation" doté de 5 millions, et d'un "fonds incitatif" lui aussi pourvu de 5 millions d'euros et destiné à promouvoir dès la saison prochaine le nombre de Jiff (jeunes issus des centres de formation) sur les feuilles de match.
L'indemnité versée aux clubs pourvoyeurs d'internationaux est aussi réévaluée, de 1000 euros par jour et joueur retenu avec le XV de France à 1300 euros.
Les clubs verront le versement d'une partie de leur part fixe des droits TV et marketing conditionné au respect d'un "label stades LNR" obéissant à un cahier des charges. Ce statut, destiné à encourager la modernisation des enceintes, n'a été attribué mardi qu'à cinq stades du Top 14: Clermont, Montpellier, Toulouse (Ernest-Wallon), Oyonnax et Grenoble (Lesdiguières).
Parmi les mesures sportives prises par la LNR et vouées à "renforcer l'attractivité des championnats", la LNR a durci les conditions d'obtention du bonus défensif: il sera attribué en cas d'écart de 5 points ou moins au lieu de 7 cette saison.
Chaque buteur aura une minute pour taper sa pénalité ou transformation, un temps strictement contrôlé, précise la LNR.
Et afin d'éviter des comportements répréhensibles à répétition, "un joueur ayant cumulé trois cartons jaunes en saison régulière sera suspendu pour un match."
Paul Goze a également souligné la volonté de "sanctionner lourdement les comportements qui porteraient atteinte à l'image des championnats". Dans le viseur: certaines saillies envers l'arbitrage ou encore le rugby français provenant notamment des présidents de clubs et des entraîneurs.
Interrogé sur de récentes sorties acides du président de Toulon Mourad Boudjellal, M. Goze les a jugées "sans intérêt car elles n'amènent rien".
"Mais ce que je cible surtout c'est les déclarations qui visent encore plus notre produit, le Top 14, a détaillé le président de la LNR. Certains font des déclarations qui dévaluent les matches, qui font penser que des matches sont galvaudés ou que des équipes ne jouent pas le jeu complètement."
"Il nous faut prévoir dans les règlements quels sont les déclarations ou les sujets abordés qui sont répréhensibles", a poursuivi M. Goze.
"Et il faut faire un barême de sanctions financières très impactantes sur le budget", invitant ainsi les potentiels fautifs à "davantage réfléchir avant de parler".

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.