Le président de l'UEFA, Michel Platini, dit avoir "l'impression
d'être la personne qui dérange" après que le Daily Telegraph eut suggéré
qu'un responsable qatari avait cherché à l'influencer lors de
l'attribution du Mondial-2022 de football, dans L'Equipe jeudi.
"Je
suis transparent, j'ai dit pour qui j'avais voté (le Qatar) et je me
retrouve suspecté d'être corrompu. Il ne faut pas déconner", affirme le
numéro un de l'Union européenne de football dans un entretien au
quotidien sportif français.
Selon Michel Platini, "derrière, il y a quelqu'un, quelque chose, des gens qui organisent tout ça... Je le sens".
Alors qu'on lui demande si la fédération internationale de football (Fifa) peut être derrière ces mises en
cause, il dit n'avoir "aucune preuve". "Je pense qu'il y a beaucoup
d'intérêts en jeu, pour ceux qui sont à la Fifa, pour ceux qui ont envie
d'y aller et pour ceux qui espèrent un jour y être."
La Fifa
tient son congrès les 10 et 11 juin à Sao Paulo, à un an de l'élection
de son président en juin 2015. Joseph Blatter, 78 ans, président en
exercice, ne cache plus son souhait de se déclarer candidat à sa
succession. M. Platini, 58 ans, redit dans L'Equipe qu'il attendra le
mois d'août avant de dévoiler ses intentions.
Revenant sur le
Mondial 2022 prévue au Qatar, Michel Platini justifie son vote au nom
d'une "nouvelle approche" : "le Golfe est un bel endroit pour faire la
Coupe du monde et cela favorisait le développement du football".
"Personne
ne m'a dit pour qui je devais voter. Jamais le Qatar ne m'a demandé de
voter pour lui. Ni (Nicolas) Sarkozy ni personne".
Michel Platini
reconnaît toutefois que lorsque il a été "invité à un déjeuner en
tête-à-tête avec le président de la République" française Nicolas
Sarkozy et qu'il s'est "retrouvé avec des Qatariens, (il a) bien senti
qu'il y avait un message subliminal".
"J'ai juste rencontré mon
président parce que j'ignorais que les Qatariens seraient présents",
insiste l'ancienne star du football français.
Michel Platini précise enfin que "si des affaires de corruption sont prouvées, il faudra un nouveau vote et des sanctions".
La Fifa doit boucler d'ici le 9 juin son enquête sur l'attribution controversée des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar.
(AFP)
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