Le rêve de montée en Ligue 2 brisé, Quentin Westberg, le gardien
franco-américain du club ariégeois de Luzenac, va aller pointer à Pôle
Emploi comme n'importe quel chômeur. En attendant qu'un autre club
veuille l'engager.
"Les choses sont simples et claires: on est les
victimes avec le staff et les joueurs. On nous a annoncé mercredi que
le club repartait en DHR, qu'il n'y avait plus de section
professionnelle et puis basta. On est lâchés dans la nature. On se
retrouve sans emploi avec des loyers à payer", confie à l'AFP le gardien
du "Petit Poucet" ariégeois.
"On doit aller chercher nos papiers
de fin d'engagement, exactement comme à la fin d'un contrat de travail
pour aller s'inscrire à Pôle Emploi, c'est aussi simple que ça. On est
sur le marché sauf qu'on arrive sur un marché où il y a très très peu de
places", poursuit-il.
Après trois mois de bataille et un énième
refus de la Ligue de laisser le club monter en Ligue 2 en raison de la
non-conformité de son stade, le président du LAP (Luzenac Ariège Pyrénées), Jérôme Ducros, et son directeur
général, le gardien de but de l'équipe de France championne du monde en
1998, Fabien Barthez, ont jeté l'éponge la semaine dernière.
Et
Luzenac, qui avait gagné sur le terrain le droit de monter dans
l'antichambre de l'élite en terminant deuxième de National l'an dernier,
va entamer une descente aux enfers jusqu'en division d'honneur
régionale, cinq niveaux plus bas.
"Ce club a été auréolé de succès
et terminer ainsi, se retrouver de joueur de Ligue 2 à joueur de DHR,
c'est complètement hallucinant", dénonce Quentin Westberg.
Si
certains joueurs - comme Yunis Abdelhamid qui a signé à Valenciennes
(L2) ou Joseph Mendes et Jérôme Leroy partis au Havre (L2) - sont allés
voir ailleurs avant la fin du mercato sans attendre le dernier recours
de Luzenac, la majorité d'entre eux sont aujourd'hui sans club.
Westberg,
à Luzenac depuis 2012 après avoir connu la Ligue 1 avec Troyes et
Evian, est lui "dans l'attente de certaines réponses d'un peu partout
même de l'étranger" où il est prêt à partir avec sa femme et ses deux
enfants en bas âge pour trouver un contrat. "On sait très bien qu'on ne
va plus être en position de choisir, on est plus du tout maîtres de
notre destin", soupire-t-il.
"Il y a un peu urgence car les
carrières de footballeur ne sont pas infinies, les années sont comptées
maintenant", ajoute le joueur de 28 ans.
La section pro de Luzenac ayant mis la clé sous la porte, il s'entraîne seul en attendant.
"Tout
le monde se débrouille un peu comme il peut. Il y en a qui s'entraînent
avec la réserve. Moi, je m'entraine de mon côté et il y a un coach des
gardiens du club qui a proposé de me prendre le temps que je retrouve un
club. Je suis en forme physique, c'est pas du tout le problème mais on
joue pour la compétition, pour être dans un groupe. On joue pas au foot
pour être en bonne santé", souligne-t-il.
S'il ne trouve pas d'ici
la fin de l'année, au vu de ses origines, il pourra tenter sa chance
aussi du côté de la MLS, la ligue américaine.
Mais quoi qu'il arrive, qu'il rebondisse ou pas, Quentin Westberg gardera toujours un souvenir amer de cet été d'incertitude.
"En
plus d'être une déception sportive, financière, c'est une énorme
déception sociale. Vous n'êtes pas du tout reconnu par rapport aux
performances que vous avez effectuées, il faut digérer car du jour au
lendemain, on vous dit que vous n'êtes même pas aptes à jouer en
National. Il faut faire le deuil mais il ne faut pas oublier parce que
tous ces bons moments on ne nous les enlèvera pas", estime-t-il.
(AFP)
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