mercredi 17 septembre 2014

Mondial-2015 de rugby : Avec l'expertise des JO, l'Angleterre est dans les starting-blocks

L'Angleterre, bien aidée par l'expertise emmagasinée lors des JO-2012 de Londres, s'est donnée tous les moyens pour réaliser en 2015 le Mondial le mieux organisé et vraisemblablement le plus rentable.

"Aujourd'hui, la plupart des gens qui sont dans +England 2015+, le comité d'organisation, étaient dans celui des jeux Olympiques, donc ce sont des gens qui sont tout à fait à jour dans les dispositifs d'organisation", se félicite ainsi auprès de l'AFP Bernard Lapasset, le président de l'IRB, l'instance suprême du jeu.
La directrice exécutive Debbie Jevans, qui connaît la recette pour transformer un évènement en succès sportif et commercial, est ainsi la tête de pont des transfuges des JO.
D'ores et déjà, les bénéfices du prochain Mondial sont estimés par l'IRB à environ 190 millions d'euros, c'est-à-dire 60% de plus que ceux du précédent en Nouvelle-Zélande. Ce serait surtout un nouveau record après les 153,6 ME générés en France en 2007.
"Il y a un dirigeant britannique qui me disait avec humour avoir pris le modèle français en 2007. Mais en coupant de 10% les dépenses et en augmentant les recettes de 10%. Quand on voit que les dirigeants plaisantent déjà, on sent qu'il y a un certain confort qui s'installe", poursuit ainsi M. Lapasset.
Le pays inventeur du rugby, qui appartient au premier cercle des puissances économiques mondiales, bénéficie d'un marché nettement plus dense et offre en effet des perspectives commerciales bien plus intéressantes que la Nouvelle-Zélande.
Alors que les infrastructures sportives et les treize stades retenus sont en bonne voie, la question de la billetterie reste cependant un défi puisqu'il y a 2,9 millions de tickets à écouler pour les 48 matches.
"Mais on a des stades superbes, des gens extrêmement connaisseurs de la façon dont on organise des grands événements, un public qui répond présent, avec des taux de réservation excellents", se félicite déjà Bernard Lapasset.
Heureusement, car l'Angleterre devra ensuite reverser près de 100 ME à l'IRB, dont le financement est assuré à 95% par les revenus générés lors de la Coupe du monde.
C'est pour cette raison par exemple qu'à Leicester, fief du rugby anglais, les organisateurs ont privilégié l'enceinte du football à celle des Tigers, potentiellement moins génératrice de recettes.
C'est aussi pour cela que le pays de Galles a été choisi pour abriter, dans l'immense Millennium de Cardiff, des matches de premier plan.
Mais la part du lion reviendra surtout à Londres, où trois stades (Twickenham, Wembley et le Stade Olympique) seront de la partie.
Si un site internet vient d'être pris la main dans le sac sur internet en proposant un billet pour la finale à 11.130 euros, les organisateurs ont privilégié une politique tarifaire attractive afin d'impulser un soutien populaire massif.
Les prix des billets s'étaleront ainsi de 19 à 900 euros pour les matches les moins intéressants des poules à la finale. Et le comité d'organisation a aussi renforcé les systèmes informatiques pour la vente des billets, en étalant la distribution grand public et hospitalités pour éviter des achats massifs de revendeurs.
"Je n'aime pas voir les billets comme des monnaies d'échanges. Je préfère qu'ils aillent dans les mains de gens passionnés", explique ainsi Debbie Jevans.
Le succès populaire de la compétition passera aussi par des bonnes performances du XV de la Rose, même si l'IRB mise beaucoup sur "l'approche locale", une forte présence des habitants des régions hôtes dans les tribunes.
Lundi, Bernard Lapasset saluait ainsi la qualité des programmes de performances mis en place par l'Angleterre depuis plusieurs années. Ce qui ne sera pas de trop au vu de la poule extrêmement relevée, comprenant aussi le pays de Galles, l'Australie et les Fidji, dans laquelle les Anglais ont été versés.
"Les affaires vont se développer avec ou sans l'Angleterre, prédit encore son adjoint Brett Gosper, interrogé par le Guardian. Mais pour avoir vraiment une atmosphère magique, et le soutien de la population, ce serait bien que le pays-hôte aille le plus loin possible."

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.