lundi 20 octobre 2014

CAN-2015 - Un plan B si Ebola pousse le Maroc au forfait

Où aura lieu la CAN-2015 ? La confusion règne: le Maroc, désigné hôte du tournoi (17 janvier-8 février), demande un report devant la propagation d'Ebola, tandis que la Confédération africaine de foot (CAF) cherche un plan B, sondant notamment Ghana et Afrique du Sud.

"En cas de refus du Maroc de conserver l'organisation de la compétition aux dates prévues, la CAF voudrait savoir si votre Fédération serait volontaire et aurait les moyens d'organiser la Coupe d'Afrique des Nations 2015", écrit le secrétaire général de la CAF, Hicham el Amrani, dans une lettre adressée à plusieurs pays, dont le nombre est inconnu.
Un responsable du foot sud-africain, sous couvert d'anonymat, a révélé que son pays avait reçu la missive. Plusieurs responsables sportifs du Ghana ont également confirmé auprès de plusieurs médias avoir reçu cette lettre.
De façon très surprenante, la suite du courrier précise aussi que "si la CAF reçoit deux ou plusieurs réponses positives, le comité exécutif procédera à un tirage au sort pour désigner l'organisateur". L'idée d'un tirage au sort pour désigner le pays hôte d'un tournoi majeur du foot mondial laisse perplexe, puisque l'usage veut qu'un organe décisionnaire (la CAF) examine soigneusement chaque dossier.
Une autre question est liée au pays hôte: le Maroc était automatiquement qualifié en tant que pays d'accueil. Que deviendra-t-il s'il y a un nouveau pays d'accueil ? Ce nouveau pays hôte serait-il lui aussi alors qualifié d'office ?
L'Afrique du Sud a organisé la Coupe du monde en 2010 et a déjà servi de recours pour des Coupes d'Afrique des nations en situation d'urgence à deux reprises. En 1996, quand le Kenya était en état de banqueroute et pour la dernière édition (2013), quand la Libye était devenue une zone de conflit armé.
Le Ghana réfléchit à la proposition, à en croire Gary Al-Smith, consultant du foot africain pour plusieurs médias comme la BBC ou CNN. On peut lire sur son compte Twitter un échange avec le ministère des Sports du Ghana: "Dans l'éventualité où le Maroc se retirerait, on nous a demandé de réfléchir à l'accueil du tournoi. Nous regardons les questions de coût et de santé". Le Ghana a déjà organisé les CAN 1963, 1978 et 2008.
Le Maroc a demandé le 10 octobre le report de la CAN en raison de la propagation d'Ebola. La CAF avait alors répondu le lendemain qu'elle maintenait, en l'état, les dates de la compétition (17 janvier-8 février) et que le sujet serait "débattu" lors d'une réunion de son comité exécutif le 2 novembre à Alger.
D'ici là, "le Maroc exprime toujours sa ferme volonté d'accueillir la prochaine édition de la CAN", a assuré vendredi dans un communiqué le ministère des Sports. Ce texte, relayé par l'agence MAP, constitue "un démenti formel" aux "allégations" selon lesquelles le royaume aurait renoncé, est-il noté.
Selon la même source, "la position du Maroc (...) ne souffre aucune ambigüité": la demande de report fait suite à "l'évolution rapide et inquiétante du virus Ebola, à la lumière des rapports de l'Organisation mondiale de la santé".
Auparavant, le site internet de l'hebdomadaire Tel Quel avait affirmé que selon le ministère marocain de la Santé, "la décision du report de la CAN par le Maroc est irrévocable".
Selon des médias du pays, le Maroc a proposé plusieurs scénarios de report à la CAF: en juin 2015 ou janvier 2016, notamment. Dans son communiqué vendredi, le ministère des Sports dit d'ailleurs proposer "des alternatives".
"L'un des problèmes, c'est qu'on n'a pour l'instant aucune visibilité sur l'épidémie", a souligné auprès de l'AFP une source ministérielle.
L'épidémie d'Ebola a déjà fait près de 4.500 morts, en grande majorité dans l'ouest du continent africain, en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.