Encore ado et déjà dans le viseur des plus grandes équipes d'Europe:
le club anglais de Chelsea, en mettant la main sur un jeune gardien de
Poitiers âgé de 13 ans seulement, relance le débat sur la protection des
joueurs issus de la formation à la française.
Il s'appelle
Nicolas Tié, mesure 1,85 m et possède un talent indéniable, comme avant
lui Mourad Meghni, Gaël Kakuta, Paul Pogba ou Jérémie Aliadière, autres
jeunes à potentiel partis très tôt à l'étranger.
"Je n'ai jamais
eu un joueur aussi prometteur. Il a tout, juge Fabrice Dubois, directeur
de l'Institut du football régional de Châteauroux, sorte de Pôle
Espoirs, où a débarqué le phénomène en septembre 2013. Il avait 12 ans
et demi.
L'adolescent, né le 13 février 2001, est originaire de
Poitiers, où habite sa famille et où il joue tous les week-ends pour le
club local (Poitiers FC). Ses prouesses ont rapidement dépassé les frontières du
centre de la France. Depuis un an, les recruteurs des plus grands clubs
européens, habitués à faire leurs emplettes dans l'Hexagone où la
formation est reconnue, se pressent dans la Vienne pour le voir à
l'oeuvre et le solliciter.
"En l'apprenant, dès novembre-décembre
de l'année dernière, j'ai convoqué les parents à plusieurs réunions
pour clarifier la situation", explique Fabrice Dubois.
"Par la suite, Nicolas a eu des problèmes de comportement, sans
doute a-t-il été perturbé par ce qui lui arrivait, poursuit l'éducateur.
On a expliqué aux parents que Nicolas avait besoin d'un cadre, que sa
scolarité devait rester une priorité. Il n'a pas fait ce qu'il fallait,
il a eu un comportement déviant, un problème important au mois de mai,
un incident assez grave qui nous a poussé à l'exclure du Pôle".
Depuis la rentrée, l'ado poursuit son parcours au sein des U14 régionaux de Poitiers, au milieu de ses copains.
Cet
épisode n'a pas refroidi les ardeurs de Chelsea, bien au contraire. Le
club du manageur portugais José Mourinho, qui sait que toute signature
d'un contrat avant les seize ans révolus d'un joueur européen
non-britannique n'a aucune valeur, semble avoir assuré ses arrières pour
éviter toute mauvaise surprise, toute contre-offensive d'un club rival
d'ici à 2017.
Tout d'abord, il a accueilli le jeune Nicolas dans
un centre d'entraînement à Londres lors de ses vacances scolaires et
envoyé tous les mois à Poitiers l'un de ses entraîneurs de gardiens, le
Portugais Henrique Hilario, pour suivre l'évolution du futur Blues.
Nicolas Tié pourra donc rejoindre Chelsea dans trois ans, toutes
les parties ayant manifestement trouvé leur compte dans cet arrangement.
Contrairement
à Lens (pour Kakuta) ou Le Havre (pour Pogba), Poitiers n'est pas un
club professionnel capable d'engager une procédure contre ce recrutement
anticipé. Le Poitiers FC, qui évolue en Division d'Honneur (6e niveau
français), voit même plutôt d'un bon oeil qu'on sollicite l'un de ses
joueurs, ce qui lui apporte un coup de projecteur inespéré.
Sollicités,
le club et la famille de Nicolas ne souhaitent pas communiquer sur le
sujet, apparemment sensible, et ses aspects financiers. Ont-ils eu des
consignes de Chelsea?
Pour lutter contre cette nouvelle prise d'un
joyau français, la Fédération française de football (FFF), voire la
Ligue du Centre de football, qui a hébergé dans son centre de
Châteauroux le jeune gardien pendant une saison mais n'a plus de contact
avec lui depuis son exclusion en mai, ont très peu de parades à leur
disposition.
(AFP)
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