Avec le début des 16e de finale de la Coupe de la
Ligue, ce mardi en France, les clubs de Ligue 1 abordent une compétition
à l’identité toujours mal définie. Si elle peut rapporter gros à son
vainqueur, la dernière née des compétitions nationales ne suscite guère
d’enthousiasme chez les diffuseurs ou les spectateurs.
Cinq petits matchs
(voire quatre) et puis s’en vont… vers l’Europe. Telle est la promesse
de la Coupe de la Ligue depuis que cette compétition octroie un billet
pour la Ligue Europa. Ce qui en fait le plus court chemin vers une Coupe
d’Europe.Aux yeux des clubs, la Coupe de la Ligue est aussi un moyen de renflouer les caisses. En 2014, le vainqueur de l’épreuve avait touché 1.720.000 euros et le finaliste malheureux 1.090.000 euros.
Cette compétition a donc tout pour plaire sur le papier… sauf que vingt ans après son lancement, elle continue de compter de nombreux détracteurs.
On arguera tout d’abord qu’à l’exception de l’Angleterre – le pays où l’on ne s’arrête jamais de joueur au football, même à Noël –, aucune grande nation du football ne possède une seconde Coupe nationale. La dernière née des épreuves a donc tendance à rendre le calendrier pour le moins indigeste.
A propos de Coupe nationale, l’apparition de la Coupe de la Ligue a coïncidé, au fil des années, avec un certain désintérêt des clubs de l’élite pour la Coupe de France, un trophée jadis considéré avec tous les égards. On se contente dorénavant d’y faire tourner son effectif. Et à l’exception des saisons où un petit poucet parvient à se hisser en finale – heureux dénouement qui n’arrive par définition jamais en Coupe de la Ligue, réservée aux clubs professionnels –, force est de reconnaître que la Vieille Dame ne suscite plus l’engouement populaire d’antan.
La Coupe est pleine… les stades vides
Côté diffusion, la Coupe de la Ligue fait souvent office de bouche-trou pour des chaînes de télé qui peinent à se payer du football, un produit devenu hors de prix. De fait, les Coupes ne représentent que 2% du montant des droits télé touchés par les clubs pro. De quoi relativiser l’importance économique de ces compétitions. Au fait… pour suivre les 16e de finale, il faudra se brancher sur France 4 et sur France 3, deux chaînes que les amateurs de football auront peut-être du mal à trouver sur leur télécommande…
Et si les audiences télé sont parfois décevantes, il y a toujours plus de monde devant son poste que dans les stades. L’an dernier, avant la finale, les quarante matchs proposés n’avaient réuni que 11.800 spectateurs de moyenne (contre près de deux fois plus en Ligue 1).
Une des raisons de ce désamour du public : le manque de lisibilité d’une épreuve qui exempte de 16e de finale les six clubs qualifiés pour une compétition européenne lors de la saison précédente et fait des quatre premiers du dernier championnat des têtes de série en 8e de finale. Pour voir des affiches, il faut donc attendre les tout derniers tours… à condition que les équipes bis des cadors ne se soient pas cassé les dents en chemin sur plus petits qu’eux.
Voilà pour les données du débat. Dans ces conditions, la LFP a souvent fait le dos rond face aux critiques, tout en s’appuyant sur un consensus parmi les clubs. Mais il semble que ce dernier ne soit plus aussi fort qu’auparavant.
Les « petits » clubs de Ligue 1 voudraient faire de cette compétition une variable d’ajustement dans le bras-de-fer qui les oppose aux grands clubs, soutenus par la LFP et son président, Frédéric Thiriez. En jeu : la réduction de la Ligue 1 à dix-huit clubs. A l’argument de la LFP qui consiste à faire valoir qu’un championnat à dix-huit permettrait aux joueurs de souffler un peu dans une saison de plus en plus chargée, les dirigeants les plus modestes de Ligue 1 rétorquent qu’on ferait mieux de supprimer la Coupe de la Ligue. Arithmétiquement, le raisonnement se tient. Financièrement, on l’a vu, il n’est pas non plus dénué de sens. Car à l’exception de l’heureux gagnant, la Coupe de la Ligue ne rapporte finalement pas tant que cela…
(RFI)
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