Longtemps roi Midas de Trévise, Benetton n'a gardé que l'équipe de
rugby, son enfant chéri adversaire dimanche du Racing-Métro en Coupe
d'Europe, après avoir quitté basket et volley qu'il avait menés au
sommet, comme l'écurie de Formule 1.
Trop cher. En 2011, le monde du sport de Trévise, petite ville du nord-est italien, s'est effondré quand la famille qui a fait fortune
dans le textile a annoncé qu'elle renonçait au mécénat sportif,
laissant derrière elle quatre titres de champion d'Europe de
volley-ball, une finale de Coupe des clubs champions de basketball
(perdue contre Limoges en 1993) et deux titres de champion du monde de
F1.
Seul le rugby, grand amour de Luciano Benetton, un des quatre
frères et soeur à l'origine de cette +success story+, a été épargné.
L'équipe de basket de Trévise végéte désormais en 2e division et celle
de volley, qui fit trembler l'Europe avant de couler, est repartie en
championnat amateur.
Le rugby reste attractif avec les nouveaux
défis de la Ligue celtique et les contributions de la Fédération
italienne (FIR), qui participe au salaire de ses internationaux
rapatriés à Trévise pour pouvoir progresser ensemble.
Benetton met un peu moins de 4 millions d'euros et la FIR un peu plus de 4 millions d'euros pour boucler le budget du club.
Les
autres sports "sont devenus trop coûteux" expliquait Gilberto Benetton,
le frère fan de basket, dont il n'est "plus autant amoureux". "Par
rapport à 30 ans auparavant, quand nous sommes entrés dans le sport,
nous dépensons plus et les résultats ont reculé."
Et la jeune génération, qui n'a
pas le goût des patriarches pour le sport, ne dépensera pas pour acheter
les Tony Kukoc (star du basket dans les années 90) d'aujourd'hui.
En
F1, Benetton a pourtant atteint les sommets mondiaux. D'abord
parraineur, l'entreprise monte en 1986 sa propre écurie, qui connaît la
consécration avec les titres de champion du monde de Michael Schumacher
en 1994 et 1995. Elle gagne même le titre constructeur 1995, quel
exploit pour un marchand d'habits!
Mais les coûts deviennent exorbitants et en 2001 l'écurie est rachetée par Renault.
Benetton n'a donc gardé que son pré carré, le rugby, dont l'équipe porte son nom depuis 1979.
Avant,
l'AS Rugby Treviso, née en 1932, n'avait remporté que deux titres de
champion d'Italie. Elle en enchaînera douze sous la houlette de
Benetton, avec quelques équipes merveilleuses comme celle de 1989, où
les Verts et Blancs alignent même les champions du monde néo-zélandais
Craig Green et John Kirwan.
Devenu professionnel, le club se lance
en 2010 dans la grande aventure de la Ligue celtique avec les Écossais,
les Gallois et les Irlandais.
Mais l'hiver dernier, les
négociations ont été âpres avec les autres représentants du tournoi et
le géant du textile a même menacé de se retirer. Même dans le rugby tant
chéri, le mécénat de Benetton ne tient plus qu'à un fil.
(AFP)
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