Comme Joseph Blatter, qui fête le 10 mars ses 79 ans, Lamine Diack
pour l'athlétisme, Hein Verbruggen à l'UCI ou Juan Antonio Samaranch au
CIO, ont assumé des présidences record au sein d'institutions qu'ils ont
marquées de leur empreinte.
- Hein Verbruggen: né en 1941, le Néerlandais a longtemps fait la
pluie et le beau temps dans le cyclisme, présidant dès 1984 la
Fédération internationale du cyclisme professionnel puis l'Union
cycliste internationale (UCI). Jusqu'à son départ en 2005, année de la
première retraite de Lance Armstrong.
Sa proximité, notamment
d'affaires, avec l'ex-vainqueur du Tour lui a été reprochée au point
qu'une commission boucle actuellement son enquête sur d'éventuelles
compromissions. Devenu l'un des hommes influents du sport mondial par le
biais notamment du Comité international olympique (CIO), il a présidé
la commission de coordination des JO de Pékin.
- Joao Havelange: président de la Fifa de 1974 à 1998, le
Brésilien a régné sans partage sur le monde du football qu'il a fait
entrer dans une nouvelle dimension. La Fifa est ainsi devenue une
machine à cash sous sa direction et la Coupe du monde s'est ouverte à de
nouveaux territoires (Etats-Unis et duo Japon-Corée du Sud), passant de
16 à 32 équipes.
Accusé de gouverner par clientélisme, l'ancien
membre de l'équipe olympique brésilienne de natation et de water-polo,
aujourd'hui âgé de 98 ans, a été rattrapé par les affaires et a dû
abandonner son siège au CIO en 2011 avant de démissionner de ses
fonctions de président d'honneur de la Fifa en 2013 sur fond de
scandales de corruption. Considéré comme le véritable mentor de Sepp
Blatter, qui lui a succédé.
- Lamine Diack: président de la Fédération internationale
d'athlétisme (IAAF) pendant presque 15 ans -- il n'est pas candidat à sa
succession en août --, le Sénégalais a joué avec succès sur plusieurs
terrains durant sa longue carrière. Champion national de saut en
longueur puis DTN de l'équipe de football du Sénégal, M. Diack a ensuite
construit sa base politique (maire de Dakar, député), tout en restant
impliqué dans le sport.
Premier vice-président de l'IAAF, le
Sénégalais s'est retrouvé à 66 ans à la tête du premier sport olympique à
la mort de l'Italien Primo Nebiolo, en 1999. A 81 ans, l'heure est
désormais venue pour le vieux lion, rattrapé aussi par quelques relents
d'affaires, de céder sa place. Le Britannique Sebastian Coe et
l'Ukrainien Sergueï Bubka sont sur les rangs pour lui succéder.
- Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, a fêté en
octobre ses 84 ans. Il continue à régner sur un sport qui a survécu à
plusieurs crises majeures, dont les deux faillites d'écuries (Caterham
et Marussia) et l'accident de Jules Bianchi au Japon.
Depuis les
années 80, l'Anglais gère (presque) tout en F1. "Mr E" avait pris du
recul l'été dernier à cause d'un procès pour corruption à Munich, conclu
par le versement de 100 M EUR. Puis il est revenu aux affaires. Tout
cela avec la bénédiction de la Fédération internationale de l'automobile
(FIA) dont les deux derniers présidents, Max Mosley, 74 ans, et Jean
Todt, 69 ans, ont choisi de le laisser faire.
- Juan Antonio Samaranch, décédé en 2010 à 89 ans, est resté à la
tête du CIO de 1980 à 2001. L'Espagnol a été, selon son successeur, le
Belge Jacques Rogge, "le dirigeant le plus influent du CIO" depuis
Pierre de Coubertin, son fondateur. Héritant d'une institution désuète,
l'ancien secrétaire aux Sports de Franco, qui a fait entrer l'olympisme
dans l'ère du professionnalisme, a fait des Jeux ce qu'ils sont
aujourd'hui, grâce aux énormes contrats de sponsoring signés avec les
multinationales et à l'augmentation exponentielle des droits télé.
Marqué par des scandales de corruption notamment lors de l'attribution
des Jeux d'été à Salt Lake City, son mandat l'a été également par des
affaires de dopage, dont celle du sprinteur canadien Ben Johnson aux JO
de Séoul en 1988.
(AFP)
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