dimanche 8 mars 2015

Le rêve olympique de Bakou

A mots à peine couverts, Bakou, déjà deux fois candidate malheureuse, rêve d'accueillir les jeux Olympiques d'été et compte sur les Jeux européens en juin, où 6.000 athlètes vont concourir dans 20 sports, pour démontrer la crédibilité de son projet.

Dans la capitale de l'Azerbaïdjan, où le comité d'organisation des Jeux européens et ses 1.700 employés mettent les bouchées doubles pour être prêt le 12 juin pour la cérémonie d'ouverture, la question revient sans arrêt: Bakou peut-elle organiser les JO?
"Notre objectif est de faire des Jeux européens un événement de niveau mondial", a déclaré à l'AFP le ministre des Sports d'Azerbaïdjan, Azad Rahimov.
Se gardant bien de confirmer une candidature aux JO, M. Rahimov renchérit cependant: "Les Jeux européens vont démontrer la capacité de l'Azerbaïdjan à accueillir des événements sportifs internationaux de la plus haute qualité".
Ex-république soviétique des bords de la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan est riche d'énormes réserves d'hydrocarbures et dirigé d'une main de fer par le président Ilham Aliev, 53 ans, qui a succédé à son père. Recalée à deux reprises, pour les JO 2016 (Rio) et 2020 (Tokyo), sa capitale ne regarde pas à la dépense pour que tout soit parfait en juin.
Un village d'athlètes flambant neuf capable d'accueillir 9.000 personnes, 18 sites ultra-modernes dont une arène de 66.000 places pour les cérémonies d'ouverture et de fermeture... Bakou a déjà en mains un outil qui pourrait répondre en grande partie aux exigences d'une candidature olympique.
Le pays, dans lequel l'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International a dénoncé mercredi une hausse de la "persécution" des opposants, veut redorer son image. Il n'a pas le droit à l'erreur pour cette première édition d'une épreuve diffusée dans plus de 50 pays dans le monde.
Si le prix des infrastructures n'a pas été dévoilé, le budget d'organisation atteint 975 millions d'euros, même s'il a été légèrement revu à la baisse à la suite de la chute du prix du pétrole et de la dévaluation de la devise locale.
"Les infrastructures sportives que nous avons construites ou modernisées pour organiser les Jeux européens feront de notre pays une place majeure sur la carte mondiale du sport et nous mettront dans une position idéale pour accueillir à l'avenir des événements majeurs", ajoute le ministre des sports, également président de Bakou-2015.
"Bakou a déjà été candidate (aux JO), sans succès. Elle le sera à nouveau", a assuré mercredi à Rome, Patrick Hickey, président de l'Association des comités olympiques européens (EOC), qui organise les jeux Européens, et membre du CIO (Comité international olympique).
"Thomas Bach, le président du CIO, a expliqué qu'une ville ayant organisé les Jeux Européens aurait la capacité de recevoir les Jeux d'été. L'Azerbaïdjan s'inscrit dans cette logique. Le pays aura les infrastructures. Et il pourra compter sur un staff formé à l'organisation de grands événements", a-t-il ajouté.
La capitale de l'Azerbaïdjan, pays de 9 millions d'habitants dont l'héritage sportif est mince (dix médailles aux JO de Londres dont 7 en lutte, 30e rang mondial), multiplie les événements pour convaincre et séduire les décideurs. Ainsi accueillera-t-elle en 2016 le premier Grand prix de F1 se son histoire, les Jeux de la solidarité islamique en 2017, puis un quart de finale de l'Euro-2020.
Mais dans la course aux JO 2024, le pays, s'il est candidat, trouvera sur sa route des obstacles infranchissables, avec les candidatures probables de Paris, Boston et d'une ville allemande (Berlin ou Hambourg) ainsi que de Rome, qui a déjà lancé sa campagne. Sans compter Doha (Qatar), qui pourrait également être tentée.
"Je ne peux pas parler des objectifs du Qatar, mais je peux dire que l'Azerbaïdjan considère le sport comme un puissant catalyseur pour poursuivre son rapide développement social et économique", conclut le ministre des Sports.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.