A mots à peine couverts, Bakou, déjà deux fois candidate malheureuse,
rêve d'accueillir les jeux Olympiques d'été et compte sur les Jeux
européens en juin, où 6.000 athlètes vont concourir dans 20 sports, pour
démontrer la crédibilité de son projet.
Dans la capitale de
l'Azerbaïdjan, où le comité d'organisation des Jeux européens et ses
1.700 employés mettent les bouchées doubles pour être prêt le 12 juin
pour la cérémonie d'ouverture, la question revient sans arrêt: Bakou
peut-elle organiser les JO?
"Notre objectif est de faire des Jeux
européens un événement de niveau mondial", a déclaré à l'AFP le ministre
des Sports d'Azerbaïdjan, Azad Rahimov.
Se gardant bien de
confirmer une candidature aux JO, M. Rahimov renchérit cependant: "Les
Jeux européens vont démontrer la capacité de l'Azerbaïdjan à accueillir
des événements sportifs internationaux de la plus haute qualité".
Ex-république soviétique des bords de
la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan est riche d'énormes réserves
d'hydrocarbures et dirigé d'une main de fer par le président Ilham
Aliev, 53 ans, qui a succédé à son père. Recalée à deux reprises, pour
les JO 2016 (Rio) et 2020 (Tokyo), sa capitale ne regarde pas à la
dépense pour que tout soit parfait en juin.
Un village d'athlètes
flambant neuf capable d'accueillir 9.000 personnes, 18 sites
ultra-modernes dont une arène de 66.000 places pour les cérémonies
d'ouverture et de fermeture... Bakou a déjà en mains un outil qui
pourrait répondre en grande partie aux exigences d'une candidature
olympique.
Le pays, dans lequel l'ONG de défense des droits de
l'homme Amnesty International a dénoncé mercredi une hausse de la
"persécution" des opposants, veut redorer son image. Il n'a pas le droit
à l'erreur pour cette première édition d'une épreuve diffusée dans plus
de 50 pays dans le monde.
Si le prix des infrastructures n'a pas
été dévoilé, le budget d'organisation atteint 975 millions d'euros, même
s'il a été légèrement revu à la baisse à la suite de la chute du prix
du pétrole et de la dévaluation de la devise locale.
"Les
infrastructures sportives que nous avons construites ou modernisées pour
organiser les Jeux européens feront de notre pays une place majeure sur
la carte mondiale du sport et nous mettront dans une position idéale
pour accueillir à l'avenir des événements majeurs", ajoute le ministre
des sports, également président de Bakou-2015.
"Bakou a déjà été candidate (aux JO), sans
succès. Elle le sera à nouveau", a assuré mercredi à Rome, Patrick
Hickey, président de l'Association des comités olympiques européens
(EOC), qui organise les jeux Européens, et membre du CIO (Comité
international olympique).
"Thomas Bach, le président du CIO, a expliqué qu'une ville ayant organisé les Jeux Européens aurait la capacité de recevoir les
Jeux d'été. L'Azerbaïdjan s'inscrit dans cette logique. Le pays aura les
infrastructures. Et il pourra compter sur un staff formé à
l'organisation de grands événements", a-t-il ajouté.
La capitale
de l'Azerbaïdjan, pays de 9 millions d'habitants dont l'héritage sportif
est mince (dix médailles aux JO de Londres dont 7 en lutte, 30e rang
mondial), multiplie les événements pour convaincre et séduire les
décideurs. Ainsi accueillera-t-elle en 2016 le premier Grand prix de F1
se son histoire, les Jeux de la solidarité islamique en 2017, puis un
quart de finale de l'Euro-2020.
Mais dans la course aux JO 2024,
le pays, s'il est candidat, trouvera sur sa route des obstacles
infranchissables, avec les candidatures probables de Paris, Boston et
d'une ville allemande (Berlin ou Hambourg) ainsi que de Rome, qui a déjà lancé sa
campagne. Sans compter Doha (Qatar), qui pourrait également être tentée.
"Je
ne peux pas parler des objectifs du Qatar, mais je peux dire que
l'Azerbaïdjan considère le sport comme un puissant catalyseur pour
poursuivre son rapide développement social et économique", conclut le
ministre des Sports.
(AFP)
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