mardi 14 avril 2015

Paris candidate à l'organisation des JO 2024, avec quelle gouvernance ?

"Mes chers collègues, nous voilà engagés dans l'aventure olympique." C'est avec ces mots qu'Anne Hidalgo, maire de Paris, a salué lundi 13 avril le vote du conseil de Paris à une très large majorité, seuls les Verts et le PG votant contre, en faveur de la candidature de la capitale française à l'organisation des Jeux olympiques 2024.
Avant le vote, Anne Hidalgo a affirmé dans un discours que cette candidature "constituerait un puissant levier au service des progrès auxquels les Parisiens aspirent". "Derrière les Jeux olympiques, il faut voir des milliers de logements construits, l'amélioration du réseau de transport en commun, l'accélération de la transition écologique", a-t-elle expliqué, avant d'ajouter qu'il fallait encore voir dans l'organisation des Jeux "la réduction des inégalités territoriales et la consolidation de la cohésion sociale".
La quasi-unanimité du vote a été rendue possible par le ralliement au projet de l'opposition municipale parisienne, notamment celui de Nathalie Kosciusko-Morizet. L'ancienne rivale d'Anne Hidalgo à l'élection à la mairie de Paris en 2014 a ainsi déclaré que pour mener à bien cette candidature, "le mouvement sportif doit être devant. Les politiques en retrait". Or les dernières manœuvres tant du côté de la commune que du côté de la région mettent en évidence une vision différente de ce que doit être la gouvernance de la candidature.
Dans un courrier adressé à François Hollande le 11 mars dernier, Anne Hidalgo indiquait qu'elle souhaitait avoir la haute main, avec le mouvement sportif, sur la candidature. Selon elle, la "collégialité permanente" expérimentée lors des précédentes candidatures avait montré ses limites. "C'est la raison pour laquelle je souhaite votre soutien pour élaborer une gouvernance simple mouvement sportif-ville de Paris, Paris entraînant les autres collectivités regroupées dans un comité des territoires que j'aurais à coeur de présider", précisait l'élue dans sa missive au président de la République.

La région pour une gouvernance collégiale

De son côté, Jean-Paul Huchon, président du conseil régional, a mis en garde la maire de Paris. "Si c'est une opération de prestige communal, on n'en sera pas", a-t-il assuré le 9 avril, après que la commission permanente de la région a voté l'adhésion à l'association de préfiguration de la candidature Ambition olympique et paralympique. Jean-Paul Huchon affirmant même que "cette candidature n'est possible que tripartite" sur le plan politique, c'est-à-dire en mettant l'Etat, la région et la ville de Paris sur un pied d'égalité. Et ce d'autant que, selon le président de l'Ile-de-France, celle-ci "a construit et financé les grands équipements".
"[Anne] Hidalgo ne peut pas porter seule la candidature [aux JO 2024] car beaucoup d'infrastructures sont en banlieue", a renchéri sur son compte Twitter Valérie Pécresse, meneuse de l'opposition au conseil régional. De fait, la plupart des équipements indispensables à l'organisation de Jeux olympiques à Paris, ainsi que le village olympique et le centre des médias, ne pourraient se situer qu'en dehors de la ville de Paris.
Ces problèmes de gouvernance, qui selon les connaisseurs du dossier olympique ont largement pesé dans les échecs français aux dernières candidatures olympiques, devront réglés rapidement. L'acte officiel de candidature sera en effet présenté au Comité international olympique (CIO) entre juin et septembre 2015. Quant à la décision finale du CIO sur le nom de la ville hôte des JO 2024, elle interviendra en 2017. Paris sera notamment en concurrence avec Hambourg, Rome et Boston.
Pour Anne Hidalgo, la longue route vers les JO 2024 commencera dès le 15 avril, avec la première réunion de l'association Ambition olympique et paralympique, où elle retrouvera Jean-Paul Huchon. Et la question de la gouvernance sera nécessairement au programme.
(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.