lundi 23 novembre 2015

Les fans-zones, un casse-tête sécuritaire

Prévues dans le cahier des charges de l'UEFA, les "fans-zones" doivent être mises en place dans chacune des dix villes-hôtes de la compétition. Elles doivent pouvoir rassembler en accès libre et gratuit jusqu'à 120.000 personnes (sur le Champ-de-Mars de Paris, par exemple), soit de 5 à 7 millions de spectateurs durant un mois, autour d'écrans géants diffusant les matchs, de lieux de restauration et de programmes de divertissement.
Selon une instruction interministérielle du 5 mars 2015, elles doivent être organisées par la ville-hôte avec le support technique d'Euro SAS 2016 et installées dans un emplacement choisi par le maire ou le président de la métropole, en étroite collaboration avec le préfet.
Toujours selon cette instruction, la ville-hôte devra prendre à sa charge la gestion de la sécurité interne et des accès. Le texte précisant par ailleurs que les dispositifs devront être "économes en apport de renforts extérieurs", c'est-à-dire qu'ils devront faire appel aux polices municipales et aux sociétés de sécurité privée.
D'après nos informations recueillies auprès de plusieurs villes concernées, les effectifs nécessaires ne sont aujourd'hui pas encore définis. Lors de l'Euro 2012 en Pologne, le ratio était de un agent de sécurité pour cent spectateurs. A titre de comparaison, la sécurité du Stade de France emploie 1.200 vigiles pour un match de l'équipe de France. Des spécialistes de la sécurité des grands événements sportifs estiment par ailleurs que les fans-zones sont des lieux plus difficiles à surveiller que des stades eux-mêmes.
La circulaire du 5 mars 2015 ajoute en outre que "l'organisateur […] doit prendre en compte la possible évolution de la posture Vigipirate et doit être en mesure de durcir, à tout moment, le niveau des contrôles", notamment en tenant compte de la "gradation des niveaux de contrôle […] quotidiennement définie par le préfet après analyse transmise par les services spécialisés de la DGPN en fonction de la menace et de l'évaluation du risque". Autrement dit, les collectivités devraient pouvoir faire preuve d'une grande adaptabilité devant les événements. Mais le pourront-elles étant donné le manque d'effectifs annoncé par le Cnaps ?

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.