jeudi 28 janvier 2016

Thierry Braillard loue "les trains qui arrivent à l'heure"

"Il y a un an, lors de la même cérémonie, nous avons dressé des perspectives. Et je trouve qu'aujourd'hui, pour la parole publique, il est de bon ton de savoir si les vœux que nous avions faits se sont réalisés concrètement dans nos politiques. Nous sommes dans une société où l'on aime bien parler des trains qui n'arrivent pas à l'heure, vous m'autoriserez l'espace d'un instant à vous dire qu'il y a des trains qui arrivent à l'heure." C'est par ce préambule ferroviaire que Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports, a ouvert la traditionnelle cérémonie des vœux à la presse, mercredi 27 janvier, aux côtés de son ministre de tutelle Patrick Kanner.
Et des trains qui arrivent à l'heure, Thierry Braillard en a vu passer en 2015... En guise de bilan de l'année, il a d'abord rappelé que le plan Citoyens du sport, mis en place après les attentats de janvier 2015, avait été intégralement exécuté. 300 emplois ont ainsi été créés dans des clubs sportifs amateurs des quartiers populaires, tandis que 711 jeunes ont bénéficié d'une formation diplômante et qualifiante dans les métiers de l'animation et du sport. Autre motif de satisfaction : l'engagement de doubler le nombre de contrats d'apprentissage dans le secteur du sport a été tenu, avec un bilan de 6.226 contrats, contre 3.301 en 2014. Et les wagons de se suivre pour le secrétaire d'Etat : 6.311 contrats de service civique sur une année, face à un objectif triennal de 15.000 ; 2 millions d'euros versés aux fédérations dans le cadre du plan Citoyens du sport ; la décentralisation des centres de ressources, d'expertise et de performance sportives (Creps) ; la candidature de Paris aux Jeux olympiques 2024 ; la loi récemment adoptée sur le statut des sportifs de haut niveau ; ou encore l'intégration législative du Code mondial antidopage.
Après le bilan, les perspectives. Là, Thierry Braillard n'hésite pas à se coiffer d'une casquette de chef de gare pour annoncer les trains au départ : poursuite du plan Citoyens du sport ; un million d'euros affecté au sport féminin à travers l'opération "Les Quatre saisons du sport féminin", lancée la semaine prochaine ; doublement du budget (à deux millions d'euros) de l'opération J'apprends à nager, destiné aux enfants de 6e. Les autres voitures de ce train auront pour nom : sport-santé, filière de l'économie du sport et Observatoire de l'économie du sport, installé au mois de mars.

Paris 2024 : Thierry Braillard contre un référendum

Face au sport professionnel, en revanche, le ton se fait plus sévère. C'est cette fois le contrôleur qui fait face à un voyageur récalcitrant : "Dans le sport professionnel, il n'y a pas un jour qui se passe sans que l'on ait un souci. Il faut que le monde professionnel sache qu'il n'est pas indépendant, qu'il dépend des fédérations lesquelles dépendent de par leur délégation de service public du ministère." C'est d'ailleurs pour clarifier la situation du sport professionnel qu'une grande conférence ad hoc a été mise en place en octobre dernier. Question : l'éventuelle traduction dans la loi des préconisations de cette conférence, attendues pour avril, est-elle réaliste avant les importantes échéances électorales de 2017 ? Réponse "par la preuve" de Thierry Braillard : "Le rapport de Jean-Pierre Karaquillo [sur le statut des sportifs, ndlr] a été remis en mars dernier, et la loi a été définitivement adoptée en novembre." Il faut donc comprendre que si le secrétaire d'Etat veut une loi de régulation sur le sport professionnel, il l'aura, quitte à transformer la navette parlementaire en TGV. Reste à savoir si les parties prenantes (fédérations, ligues professionnelles, médias diffuseurs, entreprises du bâtiment pour l'aspect construction d'enceintes, etc.), qui se positionneront comme autant de gardes-barrières, ne bloqueront pas le train…
Enfin, deux "convois exceptionnels" feront l'objet d'une attention particulière du secrétaire d'Etat et de son ministre en 2016 : l'Euro 2016 de football et son casse-tête sécuritaire, et la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024. Sur ce dernier dossier, "2016 sera une année importante de consolidation. Il faudra absolument que cette candidature se popularise encore plus pour que nos compatriotes se l'approprient", selon Thierry Braillard. Question : une consultation populaire n'est-elle pas un bon moyen pour parvenir à cette adhésion ? Réponse : "Le moment venu, ce sera au GIP de voir quelle sera la meilleure manière de solliciter l'adhésion populaire. A titre personnel, il ne me semble pas qu'une consultation soit la meilleure des solutions. Vous le savez très bien [sic], souvent les gens répondent à une autre question…" Autrement dit, Thierry Braillard préférerait éviter le déraillement du train Paris 2024 dès cette année.
(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.