Membre historique de la Ligue nationale de rugby et
ancien dirigeant de l'AS Montferrand, Patrick Wolff, a envoyé, ce jeudi soir, au
président de la LNR, Paul Goze, sa démission ; un courrier accompagné
d'une longue lettre expliquant sa décision.
Dirigeant de l'AS Montferrand du
début des années 90 jusqu'en 2002, cet Auvergnat et ancien skieur de
très bon niveau a participé à la création de la Ligue nationale en 1999,
au côté de Serge Blanco. Il avait posé sa candidature à la présidence
de la Ligue en 2012 (pour succéder à Pierre-Yves Revol), avant de la
retirer le matin de l'élection. Homme de l'ombre et de dossiers, Patrick
Wolff a énormément oeuvré sur plusieurs grands chantiers du rugby
professionnel depuis plus de quinze ans.
« J’ai pris la décision de mettre un
terme à mes fonctions au sein de la ligue nationale de rugby. Humainement, géographiquement et historiquement le seul sport de
combat collectif est une formidable aventure à laquelle j’ai eu
le bonheur de prendre part. Privilégier cette aventure humaine, ce n’est pas refuser le
professionnalisme si on s’en tient à sa définition :
rechercher l’excellence en permanence. En privilégiant, dans une urgence qui n’existait pas, une course
au développement économique à coups d’injection massive
d’argent nous nous sommes piégés.
Elle affaiblit la notion même de compétition, en Europe comme en
France, en tuant à petit feu les équipes moins pourvues
financièrement et en alignant les résultats sportifs sur les
budgets…
Elle met en danger de mort la chaine
qui va des poussins à l’équipe de France.Dans ce contexte :
- Je ne supporte plus les lancinantes jérémiades des autos proclamées têtes de gondole de notre championnat, assorties de menaces régulières de toutes sortes au gré des humeurs ou des rencontres.
- Je ne supporte plus de voir quotidiennement dans les médias la litanie des joueurs qui arriveront en 2016/2017 avant même que les championnats 2015/2016 n’aient débuté ou que les joueurs ne soient arrivés dans leurs clubs.
- Je ne supporte plus de voir perdurer un empilement de compétitions fait d’impasses et de doublons dans un calendrier saucissonné dans lequel il est impossible de savoir si l’on va voir l’équipe 1 2 ou parfois 3 sur le terrain.
- Je ne supporte plus de voir une Coupe du monde magnifique gâchée pour nous, parce que les étrangers cantonnent sur le banc trop de français et que le dire et penser qu’il faut que cela change est très mal vu.
- Je ne supporte plus de ne
pas profiter au printemps des chœurs du Munster ou du Leinster ou
du Cardiff, parce que le système mis en place par les anglais avec
notre accord passif ne leur permet plus d’aligner des équipes
compétitives. Plus d’argent chez les uns et autant d’argent
chez les autres, on appelle aussi cela s’appauvrir.
Ce modèle factice ne me semble pas durable mais il est désormais
clair qu’il s’est installé sur la durée, d’autant que je ne
sens pas une réelle volonté politique de le remettre en cause.
Lorsqu’il n’adhère plus à une politique, un ministre doit se
retirer.
Je souhaite que Guy NOVES ait le temps de réussir, que le rugby professionnel survive sur ses terres de culture et que Brive ou La Rochelle soient un jour champion de France et bien sûr avec un clin d’œil, que mon club de cœur puisse connaitre de grands bonheurs ».
Je souhaite que Guy NOVES ait le temps de réussir, que le rugby professionnel survive sur ses terres de culture et que Brive ou La Rochelle soient un jour champion de France et bien sûr avec un clin d’œil, que mon club de cœur puisse connaitre de grands bonheurs ».
(La Montagne)
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