De la notion de « grands événements sportifs internationaux » et des subventions qui leur sont accordées

Le budget du CNDS, qui avait pour mission originelle d’aider le sport pour tous, est depuis quelques années partiellement détourné au profit de grands événements sportifs internationaux (Gesi). Que regroupe cette notion ?
Si la définition de Gesi peut a priori sembler simple, elle ne l’est pas. Le terme posant difficulté est « grand ». Tout le monde peut se mettre d’accord sur la notion d’événement sportif international. Ainsi, le tournoi de football des Sept Provinces organisé par l’Arin Luzien chaque année et réunissant des équipes de jeunes venues des provinces basques de France et d’Espagne est un événement sportif international. Mais ce n’est pas un « grand » événement sportif international. Et ses organisateurs peuvent toujours se gratter pour espérer une subvention du CNDS au titre des Gesi.

Des aides d’un montant de 1 à 100 !

En consultant la liste des Gesi subventionnés en 2016, aux côtés du tournoi de qualification olympique de basket féminin 2016, des championnats d’Europe de cyclisme sur piste 2016 et du tournoi de qualification olympique de handball féminin 2016, respectivement aidés par le CNDS à hauteur de 400.000, 200.000 et 120.000 euros, on trouve deux autres événements qui amènent à se poser la question : qu’est-ce qu’un grand événement sportif international ?
En effet, avec d’un côté une subvention de 1.500.000 euros en faveur du championnat d'Europe féminin de handball 2018, et de l’autre seulement 15.000 euros pour les championnats du monde de voltige parapente 2016, le rapport en termes de soutien financier est de 1 à… 100 !

Le flou n’a pas sa place dans les subventions publiques

Alors, de deux choses l’une : soit le championnat d'Europe féminin de hand est aidé dans une proportion très importante et le mondial de parapente ne compte sur le CNDS que pour une part infime de son budget, soit ces deux événement sont subventionnés dans des proportions de leurs budgets respectifs sensiblement égales. Si nous nous trouvons dans le deuxième cas de figure, cela signifie que les championnats du monde de voltige parapente disposent d’un budget infiniment modeste comparé à celui du championnat d'Europe féminin de handball. Un budget si modeste qu’il est peut être difficile de soutenir qu’il s’agisse là d’un grand événement sportif international.
Loin de nous l’idée d’ôter une ressource financière sans doute indispensable à la tenue des championnats du monde de voltige parapente. Mais cet exemple semble démontrer que la notion de grand événement sportif international reste encore floue. Or, lorsqu’il s’agit de distribuer de l’argent public, le flou n’a pas sa place.