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mardi 25 octobre 2016

Sport : que proposent les candidats à la primaire de la droite ?



Que proposent les candidats à la primaire de la droite pour le sport ? Nous sommes posé la question, est force est de constater qu’elle ne figure pas au rang des priorités des impétrants.

Il ne nous appartient pas, à ce stade, de juger de la pertinence des ces programmes. Il est en revanche cuisant que le sport, à une exception près, est un non sujet à ce stade du débat électoral. Les très rares mentions dont il fait l’objet l’incluant dans une thématique extrasportive : santé ou éducation.
Nathalie Kosciusko-Morizet : ne cherchez pas, la Parisienn ne mentionne pas une fois le mot « sport » dans son document programmatique de 28 pages.
Bruno Lemaire a, lui, un profil de marathonien. Son « contrat présidentiel » de 1012 pages ( !) propose tout d’abord de « renforcer et généraliser le mouvement de jeunesse « les cadets de la défense » en proposant aux jeunes de 12 à 18 ans des activités éducatives, culturel les et sportives dans un cadre militaire ».
Par ailleurs, des dispositions spécifiques au sport sont détaillées : « Nous porterons, par le sport, les couleurs de la France. Par une politique volontariste, l’Etat devra continuer à soutenir le sport de haut niveau tout en favorisant la pratique du sport professionnel et amateur. »
En matière sportive, les mesures prônées par Bruno Lemaire s’articulent autour de trois axes essentiels :
- Réformer le sport de haut niveau : créer une  agence  indépendante du sport de haut niveau en remplacement des nombreuses structures existantes ; faire de la lutte contre le dopage une priorité ; assurer et assumer le choix, le suivi et l’évaluation des disciplines de haut niveau soutenues financièrement par l’Etat ; octroyer des aides aux fédérations après évaluation des projets de performance et des potentiels dans l’ambition d’en diminuer le nombre
- Renforcer la compétitivité du sport professionnel : donner aux clubs la maîtrise de leurs équipements et de leur exploitation ; ouvrir le chantier fiscal et social du sport professionnel en France ; faciliter la diversification des revenus du sport professionnel et son accès aux financements.
- Rénover la gouvernance des fédérations sportives : faire évoluer le mode de gouvernance ; assouplir et professionnaliser le fonctionnement et le processus de décision ; faciliter la diversification des ressources des fédérations sportives.
En vérité, pour détaillé qu’il soit, ce programme enfonce beaucoup de portes ouvertes ces dernières années, et certains des chantiers qu’il propose sont déjà en cours.
Dans son programme, le docteur Jean-François Copé file des ordonnances à tout-va, quinze pour être précis… mais aucune prescription concernant le sport.
Jean-Frédéric Poisson fait aussi la carpe à propos du sport. Celui qui dans sa profession de foi déclare : « Sportif à ses heures, il chausse les crampons pour défendre les couleurs du XV parlementaire » ne propose rien de concret pour le sport en 48 pages… Même si le rétablissement du service national pour garçon et filles pourra servir de période d’entraînement intensif pour ceux et celles qui séchaient les cours de gym à l’école.
Avant même d’être élu, Nicolas Sarkozy nous fait faire du sport : trouver son programme en ligne est déjà une petite épreuve en soi… Mais son programme ne pipe mot sur le sport, sauf pour les policiers municipaux qui, armés en cas d’élection de l’ancien président, devront bien aller s’entraîner dans un stand de tir. En réalité, le sport, Nicolas Sarkozy se le réserve : son programme « Tout pour la France » nous apprend qu’en un an il a parcouru 1.800 km en courant et 1.560 km à vélo !
Le favori des sondages Alain Juppé présente un programme articulé autour de grandes thématiques, dont la culture, où ne figure pas le sport. Au cas où, nous avons téléchargé son programme pour la santé (en échange d’une adresse e-mail, on n’a rien dans rien dans ce monde)… Bingo ! Le document nous dit que « l’impact sanitaire de toutes les politiques publiques susceptibles d’avoir un effet sur la santé (sport, nutrition, logement, écologie, transport, environnement...) sera évalué systématiquement ». Et puis ?... et puis c’est tout !
Enfin, chez François Fillon l’approche est un peu la même : des grands thèmes où le sport est absent, au contraire de la culture. Nous nous sommes dit qu’à l’instar d’Alain Juppé, le Sarthois devait mentionner le sport dans ses propositions autour de la santé. Chou blanc ! On s’est alors tourné vers la thématique « éducation » pour trouver cette proposition un peu fourre-tout : « Consacrer le quart du temps restant à l’ouverture sur le monde et aux enjeux contemporains : découverte des sciences et des arts, culture numérique, éducation à l’environnement, sport, anglais. » Et comme ça ne mange pas de pain, à la façon de Bruno Lemaire, l’ancien Premier ministre enfonce une porte ouverte en affirmant, toujours au chapitre « éducation », qu’ « à l’école, le temps hors enseignement, dans lequel les collectivités locales peuvent être impliquées, est un temps véritablement complémentaire de l’enseignement – pour le sport notamment – et non un temps d’occupation des élèves. »
Plus concrètes sont ses dernières propositions mentionnant le sport, même si celui ne semble ici qu’un prétexte : « Rétablir la note de vie scolaire au collège – créée par la loi école de 2005 et supprimée en janvier 2014 par le gouvernement socialiste – afin de prendre en compte l’assiduité en classe, le respect des règles de l’établissement, le respect des autres, et d’abord des professeurs et éducateurs, la politesse, l’attention aux élèves malades ou handicapés, la prise de responsabilité (dans les associations sportives notamment). » Et « associer les professeurs de toutes les disciplines à cette mission qui les aidera à être mieux respectés et à mieux travailler (y compris en renforçant l’enseignement des valeurs dans l’éducation sportive) : l’enseignant est là aussi pour représenter l’autorité. »


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