Que proposent les candidats à la primaire de la droite pour
le sport ? Nous sommes posé la question, est force est de constater qu’elle
ne figure pas au rang des priorités des impétrants.
Il ne nous appartient pas, à ce stade, de juger de la
pertinence des ces programmes. Il est en revanche cuisant que le sport, à une
exception près, est un non sujet à ce stade du débat électoral. Les très rares
mentions dont il fait l’objet l’incluant dans une thématique extrasportive :
santé ou éducation.
Nathalie Kosciusko-Morizet :
ne cherchez pas, la Parisienn ne mentionne pas une fois le mot « sport »
dans son document programmatique de 28 pages.
Bruno Lemaire a,
lui, un profil de marathonien. Son « contrat présidentiel » de 1012
pages ( !) propose tout d’abord de « renforcer et généraliser le
mouvement de jeunesse « les cadets de la défense » en proposant aux jeunes de
12 à 18 ans des activités éducatives, culturel les et sportives dans un cadre
militaire ».
Par ailleurs, des dispositions spécifiques au sport sont
détaillées : « Nous porterons, par le sport, les couleurs de la France.
Par une politique volontariste, l’Etat devra continuer à soutenir le sport de
haut niveau tout en favorisant la pratique du sport professionnel et amateur. »
En matière sportive, les mesures prônées par Bruno Lemaire
s’articulent autour de trois axes essentiels :
- Réformer le sport de haut niveau : créer une agence indépendante
du sport de haut niveau en remplacement des nombreuses structures existantes ;
faire de la lutte contre le dopage une priorité ; assurer et assumer le
choix, le suivi et l’évaluation des disciplines de haut niveau soutenues financièrement
par l’Etat ; octroyer des aides aux fédérations après évaluation des
projets de performance et des potentiels dans l’ambition d’en diminuer le
nombre
- Renforcer la compétitivité du sport professionnel : donner
aux clubs la maîtrise de leurs équipements et de leur exploitation ; ouvrir
le chantier fiscal et social du sport professionnel en France ; faciliter
la diversification des revenus du sport professionnel et son accès aux
financements.
- Rénover la gouvernance des fédérations sportives : faire
évoluer le mode de gouvernance ; assouplir et professionnaliser le
fonctionnement et le processus de décision ; faciliter la diversification
des ressources des fédérations sportives.
En vérité, pour détaillé qu’il soit, ce programme enfonce
beaucoup de portes ouvertes ces dernières années, et certains des chantiers qu’il
propose sont déjà en cours.
Dans son programme, le docteur Jean-François Copé file des ordonnances à tout-va, quinze pour être
précis… mais aucune prescription concernant le sport.
Jean-Frédéric Poisson
fait aussi la carpe à propos du sport. Celui qui dans sa profession de foi déclare :
« Sportif à ses heures, il chausse les crampons pour défendre les couleurs
du XV parlementaire » ne propose rien de concret pour le sport en 48 pages… Même
si le rétablissement du service national pour garçon et filles pourra servir de
période d’entraînement intensif pour ceux et celles qui séchaient les cours de
gym à l’école.
Avant même d’être élu, Nicolas
Sarkozy nous fait faire du sport : trouver son programme en ligne est déjà
une petite épreuve en soi… Mais son programme ne pipe mot sur le sport, sauf
pour les policiers municipaux qui, armés en cas d’élection de l’ancien
président, devront bien aller s’entraîner dans un stand de tir. En réalité, le
sport, Nicolas Sarkozy se le réserve : son programme « Tout pour la France »
nous apprend qu’en un an il a parcouru 1.800 km en courant et 1.560 km à vélo !
Le favori des sondages Alain
Juppé présente un programme articulé autour de grandes thématiques, dont la
culture, où ne figure pas le sport. Au cas où, nous avons téléchargé son
programme pour la santé (en échange d’une adresse e-mail, on n’a rien dans rien
dans ce monde)… Bingo ! Le document nous dit que « l’impact sanitaire
de toutes les politiques publiques susceptibles d’avoir un effet sur la santé (sport,
nutrition, logement, écologie, transport, environnement...) sera évalué systématiquement ».
Et puis ?... et puis c’est tout !
Enfin, chez François
Fillon l’approche est un peu la même : des grands thèmes où le sport
est absent, au contraire de la culture. Nous nous sommes dit qu’à l’instar d’Alain
Juppé, le Sarthois devait mentionner le sport dans ses propositions autour de
la santé. Chou blanc ! On s’est alors tourné vers la thématique « éducation »
pour trouver cette proposition un peu fourre-tout : « Consacrer le
quart du temps restant à l’ouverture sur le monde et aux enjeux contemporains :
découverte des sciences et des arts, culture numérique, éducation à
l’environnement, sport, anglais. » Et comme ça ne mange pas de pain, à la
façon de Bruno Lemaire, l’ancien Premier ministre enfonce une porte ouverte en
affirmant, toujours au chapitre « éducation », qu’ « à l’école,
le temps hors enseignement, dans lequel les collectivités locales peuvent être
impliquées, est un temps véritablement complémentaire de l’enseignement – pour
le sport notamment – et non un temps d’occupation des élèves. »
Plus concrètes sont ses dernières propositions mentionnant
le sport, même si celui ne semble ici qu’un prétexte : « Rétablir la
note de vie scolaire au collège – créée par la loi école de 2005 et supprimée
en janvier 2014 par le gouvernement socialiste – afin de prendre en compte l’assiduité
en classe, le respect des règles de l’établissement, le respect des autres, et
d’abord des professeurs et éducateurs, la politesse, l’attention aux élèves
malades ou handicapés, la prise de responsabilité (dans les associations
sportives notamment). » Et « associer les professeurs de toutes les
disciplines à cette mission qui les aidera à être mieux respectés et à mieux
travailler (y compris en renforçant l’enseignement des valeurs dans l’éducation
sportive) : l’enseignant est là aussi pour représenter l’autorité. »
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