On a le stade Pierre-Mauroy, mais la région manque d’équipements
sportifs. C’est le constat qui ressort de la première étude réalisée sur
le sujet et dévoilée, ce mardi, par l’Insee
au niveau de la région Hauts-de-France. « Cette étude doit servir
d’outil stratégique pour appréhender une vraie politique sportive dans
notre région », souligne Claude Fauquet, président du
Comité régional olympique et sportif (Cros) de Picardie. 20 Minutes retient trois pistes de réflexion.
Augmenter le nombre d’équipements ? En 2016, près de
25.000 équipements sportifs (en comptant le moindre terrain de
football) ont été recensés, soit une moyenne de 42 pour 10.000
habitants, alors que la moyenne nationale se situe à 47. Mais c’est
surtout la diversité des situations qui pose question : dans le Nord et
le Pas-de-Calais, on tombe en dessous de 30. « Ce chiffre est à
relativiser dans la mesure où les zones moins urbanisées, moins denses,
paraissent mieux pourvues en équipements sportifs au regard du nombre de
résidents », souligne l’Insee. En revanche, l’accessibilité est plutôt
bonne : jamais plus de 30 minutes de transport où que l’on réside.
Motiver la pratique ? Les sportifs pratiquants,
comme les clubs sportifs, sont moins représentés dans la population
régionale qu’à l’échelle nationale. C’est dans l’espace périurbain que
se trouvent le plus de licenciés avec une très forte proportion
d’enfants entre 10 et 14 ans : ils représentent plus de 60 %. Sans
surprise, c’est
le football qui
se taille la part du lion en s’appropriant près d’un licencié sur cinq.
Le hic, c’est qu’en général, plus on est pauvre, moins on se licencie.
« Assimilée à un loisir, la pratique d’un sport reste une activité
coûteuse pas forcément prioritaire pour les populations les plus
précaires que ce soit à la campagne ou en ville », analyse l’Insee.
Créer des emplois ? Un constat s’impose : entre fin
2008 et fin 2013, à une période où la région a perdu 50.000 emplois, les
activités sportives en ont créé 1.500, notamment les petites
associations. Aujourd’hui, on compte 14.000 emplois liés au sport dans
la région. « Il y a un vrai potentiel de création d’emplois et de
sécurisation des parcours », conçoit André Bouvet, directeur régional de
la Jeunesse et des Sports.
Seul bémol dans l’étude, la très forte part du bénévolat, près présent
dans les petits clubs, et notamment dans le football, n’a pas été prise
en compte. « Nous sommes conscients de cette situation, assure André
Bouvet. C’est un élément à prendre en compte dans la politique à mettre
en place pour développer le sport. »
(20 minutes)
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