Un projet de patinoire clés en main, et pour un budget dérisoire. La
Municipalité de Nyon a reçu un joli cadeau au mois de novembre dernier
quand Dominique Poupaert, ancien hockeyeur élite de Genève Servette et
membre du HC Nyon, a présenté à Stéphanie Schmutz, en charge des Sports,
le dossier qu’il a élaboré lui-même. «Je suis un bénévole qui se bat
par passion pour avoir une patinoire», insiste ce comptable de formation
pour expliquer sa démarche.
Son projet n’a rien de farfelu. Il
est aujourd’hui à l’étude dans les services concernés de la Commune.
L’idée est simple. Elle consiste à racheter la patinoire provisoire qui
se monte actuellement à Malley et qui accueillera les matches de Ligue
nationale A du Lausanne Hockey Club (LHC) en attendant que son nouveau
stade de glace soit construit. L’équipement sera exploité probablement
jusqu’aux Jeux olympiques de la jeunesse en hiver 2020.
«Les
gradins ne seraient pas repris, mais seulement la surface de glace et
l’enveloppe du bâtiment», explique Dominique Poupaert. Le budget total,
comprenant notamment l’aménagement de vestiaires en dur, se monte à 4
millions de francs. Une patinoire neuve coûte en comparaison presque
deux fois plus cher.
«Le HC Nyon est prêt à participer au
financement, ajoute l’ancien hockeyeur. Nous avons provisionné au cas où
une patinoire devait se construire. Depuis le temps que nous attendons,
nous n’avons pas encore les 20% de fonds propres, mais presque la
moitié.»
Le projet suscitera un intérêt certain dans les milieux
sportifs après l’abandon de celui de Saint-Cergue en juillet 2014. Le
district de Nyon n’a pas de patinoire, malgré le formidable succès des
installations saisonnières à Coppet, à Nyon et à Gland. «Il y a dix ans,
personne ne savait patiner dans le district, dit Stéphane Python,
président du HC Nyon, qui gère la petite surface de glace provisoire à
Rive. Aujourd’hui, on est sûr de remplir à 100% de septembre à avril une
patinoire.»
Les hockeyeurs de Nyon, le club le plus ancien dans
le district, doivent aller jouer à Morges, à Lausanne ou à la vallée de
Joux, faute d’heures de glace disponibles plus proche. «J’ai renoncé à
poursuivre ma carrière juniors, car je ne voulais pas rejoindre le club
de Morges», témoigne Blerim Puka, le gardien de la 3e équipe du HC Nyon,
18 ans, qui a lancé une pétition demandant la construction d’une
patinoire à Nyon.
«Si elle se réalise, elle ne sera pas réservée
qu’aux sportifs, nuance Stéphanie Schmutz. L’idée serait aussi
d’accueillir tous les publics dans la philosophie qui prévaut
aujourd’hui sur la patinoire saisonnière.»
Chez les politiques,
l’enthousiasme est un peu plus mesuré, car les étapes à franchir sont
encore nombreuses. Le dossier n’a d’ailleurs pas été présenté
officiellement à la Municipalité de Nyon. Un problème a cependant été
identifié. «Il nous faudrait un terrain», avertit Stéphanie Schmutz. Le
site de Colovray pourrait être une solution, maintenant que l’UEFA a mis
en attente son projet de centre de congrès et d’hôtel.
La Commune
de Gland offre également une alternative intéressante. «Nous avons des
capacités en termes de terrains en zone d’utilité publique», affirme
Gilles Davoine, municipal des Sports. Les sites de Montoly et de
Grand-Champ sont évoqués. La patinoire se construirait alors en synergie
avec la piscine couverte, un projet qu’entendent relancer les
autorités.
Dans tous les cas, si le rachat de la patinoire du LHC
devait se réaliser, le Conseil régional du district de Nyon serait
intégré à la démarche. «Un tel équipement aura une dimension régionale»,
insiste le municipal de Gland .
(La Tribune de Genève)
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