vendredi 6 juin 2014

Mondial-2014 - La Fifa confiante malgré la grève

Le président de la Fifa Joseph Blatter a exprimé sa confiance jeudi une semaine avant l'ouverture du Mondial-2014 au Brésil, alors qu'une grève "illimitée" des employés du métro de Sao Paulo laisse planer la menace de mouvements sociaux.

"Nous à la Fifa, nous sommes confiants, le moment sera célébré", a affirmé M. Blatter devant la presse à Sao Paulo, qui accueillera le match d'ouverture Brésil-Croatie le 12 juin. La capitale économique du Brésil est actuellement touchée par une grève de métro, qui a provoqué un embouteillage record de 209 km et laissé des centaines de milliers de personnes sans transport public à une semaine du Mondial.
Même si la grève est partielle et ne touche que trois des cinq lignes, les autorités, confrontées à de gigantesques manifestations en juin 2013 lors de la Coupe des Confédérations, sont sous pression à une semaine du match d'ouverture.
Le métro de Sao Paulo constitue la principale voie d'accès au stade Arena Corinthians (surnommé Itaquerao) dans cette ville de 20 millions d'habitants, et transporte chaque jour 4,5 millions d'usagers.
"Il est difficile de dire quel impact aurait un mouvement social, a déclaré Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa. Nous avons travaillé avec le gouvernement pour que l'accès au stade soit possible les jours de matches quoi qu'il arrive. Pour que deux événements aient lieu en même temps -mouvement social et match du Mondial- sans impact de l'un sur l'autre."
La grève a été déclenchée mercredi soir après l'échec de négociations salariales.
"Nous avons présenté à la justice une demande pour qu'elle soit jugée abusive", a déclaré jeudi le gouverneur de Sao Paulo, Geraldo Alckmin.
Mercredi, la justice avait demandé de maintenir à 100% le fonctionnement du métro aux heures de pointe et à 70% pour le reste de la journée, sous peine d'amende.
Une nouvelle audience de conciliation était prévue pour la fin d'après-midi.
La grève a entraîné des embouteillages record de 209 km à l'heure de pointe, parmi les plus importants de l'histoire de Sao Paulo.
En milieu d'après-midi, 57% du métro fonctionnait normalement.
Vers 06H00, à Itaquera, la station de métro du stade, des usagers ont forcé les grilles d'entrée de la station et se bagarraient pour entrer dans les trains qui, dans certaines stations, fonctionnent avec le métro.
Certaines personnes ayant marché sur les voies, les employés ont finalement ouvert la station pour ramener le calme.
La présidente Dilma Rousseff a qualifié les désordres de "lamentables" tandis que le secrétaire général de la présidence Gilberto Carvalho a demandé "une trêve civique" pour accueillir les touristes, selon l'agence de presse Estado de S. Paulo.
"Je viens de Sao Bernardo dos Campos (banlieue) et maintenant je ne sais pas comment arriver à destination. Je vais devoir y aller à pied ou en bus", a déclaré à l'AFP André Luiz Diaz, 19 ans.
Pour faciliter les déplacements dans la capitale économique brésilienne, la circulation alternée des automobiles a été levée par la mairie.
Mercredi soir, quelque 12.000 militants du mouvement des Sans-Toit, selon la police, et 400 policiers à la retraite, avaient protesté près du stade et bloqué l'une des principales avenues de la ville. Il y a 15 jours, une grève des conducteurs de bus avait déjà semé le chaos avec un embouteillage de 168 km et touché plus d'un million de personnes.
Le président du syndicat des employés du métro, qui compte 9700 travailleurs, Altino Melo dos Prazeres, a affirmé mercredi soir que les grévistes n'acceptaient pas les 8,7% d'augmentation des salaires proposés par la direction et voulaient au moins 10%.
"C'est le monde réel. La hausse du prix des aliments et l'inflation générale sont bien plus élevées" que la proposition des autorités, avait-il déclaré.
Il y a un an exactement, Sao Paulo avait donné le coup d'envoi de la fronde sociale historique qui allait ébranler le Brésil, gigantesque pays émergent de 200 millions d'habitants, en pleine Coupe des Confédérations.
Amnesty International a demandé jeudi au gouvernement brésilien de respecter le droit de manifester pendant le Mondial.
"Le monde a les yeux tournés vers le Brésil et pas seulement vers les stades. Le pays aura l'occasion de montrer qu'il respecte les droits à la liberté d'expression et à la manifestation pacifique", a déclaré Atila Roque, directeur d'Amnesty Brésil.
Un Centre de coopération policière internationale sera par ailleurs inauguré lundi à Brasilia.
"L'idée est d'unir toutes les polices des 31 pays qui participent au Mondial", outre les effectifs de l'ONU et ceux des polices internationales Interpol et Ameripol, a indiqué jeudi la police fédérale.
Grâce à cette coopération, la PF dispose déjà d'une banque de données, notamment sur les supporteurs violents.
Quelque 157.000 policiers et militaires brésiliens assureront la sécurité.
Sur le terrain sportif, les équipes commencent à arriver : celle du Chili était attendue jeudi soir à Belo Horizonte, s'ajoutant à celles de l'Australie, de la Croatie et de l'Iran.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.