Le football n'en finit pas d'essayer de
devenir un agent économique efficace. La nouvelle direction de la Ligue
de football professionnel (LFP) a rendu public ce mardi son plan
stratégique à l'horizon 2022.
Le dernier portait sur la période
2007-2012. Son initiateur, Frédéric Thiriez, le président d'alors de
l'instance qui représente 43 clubs pro et organise la Ligue 1 comme la
Ligue 2, n'avait obtenu qu'un succès relatif : obtention de l'Euro 2016 et rénovation des stades mais pas de victoire en Ligue des champions.Augmenter les revenus des clubs
Le plan élaboré par son successeur, Nathalie Boy de la Tour
et son directeur général Didier Quillot est plus raisonnable, bien que
structuré et détaillé. Les principaux objectifs sont d'augmenter de 500
millions les revenus cumulés des clubs (à 2,7 milliards d'euros avec
transferts mais hors droits TV) et d'intégrer les quatre premières
places de l'indice sportif UEFA afin de pouvoir renégocier en position
de force en 2021 les règles de la Ligue des champions, qui accordent
désormais quatre places aux Anglais, aux Espagnols, aux Allemands et aux
Italiens contre trois aux Français.
En
clair, le foot pro français veut rivaliser avec la Premier League, la
Liga, la Bundesliga et la Serie A. Pour ce faire, cinq priorités ont été
établies : protéger la formation française des joueurs, valoriser le
football français à l'international, accélérer la transformation
digitale des clubs et de la ligue pour constituer des bases de données
clients, développer les relations avec les entreprises et les
investisseurs et améliorer son image.
Une direction des relations investisseurs
Cette
dernière ambition s'avère un chantier aussi difficile qu'indispensable.
La qualité de l'image conditionnera la réussite de l'approche des
grands patrons. Une approche qui ne se fera plus uniquement dans les
loges VIP des stades. La LFP va en effet créer une direction des
relations investisseurs. « Nous voulons être pro-actifs », explique
Nathalie Boy de la Tour ». Au programme : rencontres avec les dirigeants
des grandes entreprises, fourniture d'une documentation aux
investisseurs souhaitant investir dans un club, mais aussi véritables « road shows
» dans les zones géograpiques visées, à savoir l'Asie (des Chinois ont
déjà investi à Sochaux ou à Lyon) et en Amérique du Nord (d'où vient Franck McCourt, le repreneur de l'OM ). « Nous visons à la fois les industriels et les fonds d'investissement, comme celui qui a pris 20 % de l'Olympique lyonnais », précise Didier Quillot.
Pour
attirer des investisseurs asiatiques - comme leurs chaînes de
télévision - la LFP souhaite également augmenter le nombre de joueurs
extra-communautaires (Chinois par exemple) pouvant être employés par les
équipes (4 aujoud'hui).
Ses dirigeants
souhaitent aussi utiliser la Ligue 2 comme un laboratoire. Première
expérience envisagée : la création de barrages pour atteindre la
dernière place qualificative pour un possible accesion en Ligue 1.(Les Echos)
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