samedi 15 juin 2013

Euro féminin : "le basket féminin appartient au monde rural"

Faute d’un gros budget, l'Euro de basket féminin est organisé à Trélazé, Mouilleron-le-aptif ou Orchies, dans des salles neuves et de taille moyenne.

Mouilleron-le-Captif (4.647 habitants) en Vendée, sera sans doute la plus petite bourgade à avoir jamais accueilli une phase d’un Championnat d’Europe de basket féminin, juste après… une autre commune française, Mont-Dore (Puy-de- Dôme, 1.356 habitants), qui avait accueilli des matches de l’Euro 1976. Bien sûr, de l’eau a coulé sous les ponts depuis, les filles de l’équipe de France sont deux fois championnes d’Europe (2001 et 2009) et toutes fraîches finalistes olympiques (2012). Pourtant, Céline Dumerc et ses copines découvriront les charmes des provinces françaises, entre des matches à Trélazé (12.384 habitants), Mouilleron-le-Captif puis Orchies (8.178 habitants), dans la banlieue de Valenciennes, pour la phase finale.
A l’heure où la France a manqué l’occasion d’organiser de grandes compétitions (Mondial 2010, JO 2012, Euro hommes 2015), et où il est question de regagner du crédit et de se positionner comme un organisateur d’événements sportifs crédible, vu de loin, tout ça fait un peu pauvre.
Pourtant les salles flambant neuves sont là, tout du moins en ce qui concerne les groupes impliquant l’équipe de France (C et D). C’est un peu moins reluisant pour les groupes A et B, où des pointures comme la Russie, l’Espagne, la Turquie évolueront à Vannes, dans une salle où, une fois installées la presse et les structures officielles, il restera environ 1.200 places. Elles seront à peine plus à l’aise, au palais des sports de Lille (1.900 places) en deuxième phase. Le président de la Fédération Jean-Pierre Siutat y voit néanmoins une certaine cohérence. "Quand on a posé candidature, on a cherché des gens motivés pour nous recevoir, et cela a été le cas du Nord, des Pays-de-la-Loire et de la Bretagne. A la mêmeépoque, en mai 2011, on poussait déjà pour la construction de nouvelles arenas. Trélazé, le Vendéspace, Orchies sont des salles toutes neuves situées dans des régions qui ont fait l’histoire du basket féminin. Cela correspond à notre identité, le basket féminin appartient au monde rural", défend-il.
N’était-il vraiment pas possible d’envisager au moins la phase finale à Paris-Bercy (14.500 places) ? "Non. Réaliser l’équilibre financier, avec le soutien des collectivités locales a été un vrai combat. Il n’a donc jamais été question de déménager, répond Jean-Pierre Siutat. La location coûte cher et tout ce qu’il y a autour, l’hébergement des équipes notamment, aussi. On a un budget de six millions d’euros, qui est trop juste pour se payer Bercy." Et qui a donc imposé des choix. Selon nos informations, l’organisation serait tout juste en mesure de respecter 20% du cahier des charges "informatique", par exemple…
"Malgré toutes les meilleures volontés, on n’est pas dans les standards du cahier des charges de Fiba Europe, notamment en ce qui concerne les vestiaires et les conditions de travail des médias. Des aménagements spécifiques n’ont pas pu être réalisés car ça coûte cher", reconnaît Yann Barbitch, le responsable du comité d’organisation de l’Euro. Comme si le grand luxe n’était plus d’actualité.




(Source : L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.