mercredi 27 novembre 2013

AS Monaco/LFP : Caen réclame 9 millions d'euros à la ligue

Le club normand estime que la présence de Monaco dans l’élite, qu’il juge illicite, l’a empêché de monter en Ligue 1 au printemps dernier. Et exige un dédommagement.
L’AS MONACO n’en finit plus d’agiter le football français. Selon nos informations, le Stade Malherbe de Caen, quatrième la saison dernière en L2, a engagé une procédure contre la Ligue de football professionnel (LFP) pour contester le classement final de la compétition.
Pour les dirigeants caennais, l’AS Monaco ne respectant pas le Code du sport, qui oblige tous les clubs à avoir leur siège sur le territoire français, n’aurait pas dû être autorisée à accéder à la L1en même temps que l’En Avant Guingamp et le FC Nantes.
Dans leur logique, cette montée aurait dû leur bénéficier, puisqu’ils ont fini au pied du podium. Les avocats du club normand ont donc engagé une procédure contre la LFP, par le biais d’un «recours gracieux» adressé le 6 septembre dernier. Ils réclament 9 millions d’euros au titre du préjudice qu’ils estiment avoir subi. La LFP avait deux mois pour répondre à ce recours. Mais elle n’a donné aucune suite dans le délai imparti, ce qui équivaut à un refus de payer. Caen doit donc maintenant se tourner vers le Conseil d’État s’il veut espérer obtenir réparation.
Cette requête financière a été assez peu appréciée du côté de la LFP. D’autant que Jean-François Fortin, le président caennais, est membre du conseil d’administration de l’organe de direction du football professionnel français.À ce titre, il avait lui aussi voté, le 21 mars dernier, la modification du règlement de la Ligue qui force tous les clubs à avoir leur siège en France, mais pas avant le 1er juin 2014.
Pour l'heure, on ne sait d’ailleurs toujours pas si la décision prise par la LFP, destinée à priver l’AS Monaco de ses avantages fiscaux et sociaux, est légale. Le club de  la Principauté la conteste en effet devant le Conseil d’État. Il a perdu la première manche, en référé, le 21 juin dernier. Le juge a estimé, à propos de la demande de suspension de la décision de la LFP du 21mars formulée par l’ASM, que «la condition d’urgence n’[était| pas remplie» et que «la décision en litige ne portait pas une atteinte suffisamment grave et immédiate aux intérêts invoqués». Mais il reste au Conseil d’État à se prononcer sur le fond dans ce dossier brûlant. Il devrait rendre son verdict en début d’année prochaine.

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.