Le club normand estime que la présence de
Monaco dans l’élite, qu’il juge illicite, l’a empêché
de monter en Ligue 1 au printemps dernier.
Et exige un dédommagement.
L’AS MONACO n’en finit plus
d’agiter le football français. Selon
nos informations, le Stade Malherbe de Caen,
quatrième la saison dernière
en L2, a engagé une
procédure contre la Ligue de football
professionnel (LFP) pour contester
le classement final de la
compétition.
Pour les dirigeants caennais,
l’AS Monaco ne respectant pas le
Code du sport, qui oblige tous les
clubs à avoir leur siège sur le territoire
français, n’aurait pas dû
être autorisée à accéder à la L1en
même temps que l’En Avant
Guingamp et le FC Nantes.
Dans
leur logique, cette montée aurait
dû leur bénéficier, puisqu’ils ont
fini au pied du podium.
Les avocats du club normand
ont donc engagé une procédure
contre la LFP, par le biais d’un
«recours gracieux» adressé le
6 septembre dernier. Ils réclament 9 millions
d’euros au titre
du préjudice qu’ils estiment avoir
subi. La LFP avait deux mois pour
répondre à ce recours. Mais elle
n’a donné aucune suite dans le
délai imparti, ce qui équivaut à un
refus de payer. Caen doit donc
maintenant se tourner vers le Conseil d’État s’il veut espérer obtenir
réparation.
Cette requête financière a été
assez peu appréciée du côté de la
LFP. D’autant que Jean-François
Fortin, le président caennais, est
membre du conseil d’administration de
l’organe de direction du
football professionnel français.À
ce titre, il avait lui aussi voté, le
21 mars dernier, la modification
du règlement de la Ligue qui force
tous les clubs à avoir leur siège en
France, mais pas avant le 1er juin
2014.
Pour l'heure, on ne sait
d’ailleurs toujours pas si la décision
prise par la LFP, destinée à
priver l’AS Monaco de ses avantages
fiscaux et sociaux, est légale.
Le club de la Principauté la
conteste en effet devant le Conseil
d’État. Il a perdu la première manche,
en référé, le 21 juin dernier. Le
juge a estimé, à propos de la demande
de suspension de la décision
de la LFP du 21mars formulée par
l’ASM, que «la condition
d’urgence n’[était| pas remplie»
et que «la décision en litige ne
portait pas une atteinte suffisamment
grave et immédiate aux intérêts
invoqués». Mais il reste au
Conseil d’État à se prononcer sur
le fond dans ce dossier brûlant. Il
devrait rendre son verdict en début
d’année prochaine.
(L'Equipe)
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