Pour renforcer son budget 2014, le président de la Fédération française (13.000 licenciés) vient de lancer une action de mécénat.
En
1972, Olivier Moreaudisputait les Jeux
Olympiques à Munich. Quarante et un
ans plus tard, l’ancien joueur de hockey
sur gazon, devenu président de sa fédération en mars,
a soixante-huit ans,
mais des idées bien dans l’air du
temps.
À force de voir fondre le budget
de sa fédération (environ deux millions
d’euros, soit moitié moins qu’il y a huit
ans), son équipe et lui ont établi un plan
d’action.
Depuis le 15 novembre, tous les
sympathisants de la cause du hockey
sur gazon sont en effet appelés à témoigner
leur amour pour leur discipline en portant
la main au portefeuille
pour effectuer un don en faveur de leur
chère fédération. Une initiative innovante en France.
« On a effectué des recherches,
mais on n’a pas trouvé d’action
similaire de la part d’une autre
fédération », note la chargée de communication,
Valérie Thibault.
La Fédération disposant du statut
d’association d’intérêt public, comme
pour un don à une association humanitaire,
une partie de la somme versée
est défiscalisable sous forme de déduction
des impôts, à hauteur de 60 à
75%.
« Quand j’ai candidaté à la présidence,
c’était pour un programme
d’ouverture de notre sport, raconte Olivier Moreau.
Je considérais que le hockey était
un peu recroquevillé sur lui-même,
qu’on s’appuyait sur la
structure mise en place par l’État et
qu’on n’allait pas assez chercher les
partenaires privés. Mon message est
bien passé, puisque j’ai été élu avec
95% des voix », poursuit-il, sans omettre de préciser qu’il était
le seul candidat
en lice.
Il se montre aussi parfaitement
lucide sur les limites du démarchage
vers les partenaires privés. «Un de mes
grands soucis, c’est que dans notre
sport ils n’ont pas tellement de visibilité
comparé à d’autres nations européennes.
En Belgique, au mois d’août, le
Championnat d’Europe faisait par
exemple l’ouverture des journaux télévisés.
Jusqu’en2012, j’ai réussi à organiser
deux manifestations internationales
par an qui apportaient cette visibilité aux sponsors. Mais d’autres
nations font aussi ces demandes.»
D’où l’idée de solliciter directement
licenciés et sympathisants. «Historiquement,
le hockey sur gazon s’est développé
dans les écoles privées. On
peut réunir des décideurs et peut-être
monter une sorte de “business hockey
club”. »
L’objectif de la campagne est de
récolter 70 000 euros d’ici à la fin de
l’année. « Je voudrais préparer le budget2014
et, pour mettre en place les actions,
il faut savoir de quels moyens je
vais pouvoir disposer. J’espère en tout
cas qu’on dépassera les 50.000euros.»
L’argent des dons ferait plus que
mettre du beurre dans les épinards.
«Depuis 1972, l’équipe de France ne
s’est jamais qualifiée pour les JO, or,
c’est le Graal pour tout joueur, lâche Olivier
Moreau. On a perdu beaucoup de
talents, car on n’avait pas les moyens
de les prendre en charge, soit dans le
cadre de l’INSEP, soit dans des rassemblements
pour améliorer leur technique,
détaille le président. Le haut niveau
est très exigeant financièrement.
Une place à l’INSEP coûte environ
7.000 euros. L’État règle la moitié, le
reste est à la charge du sportif et de sa
famille, et nous les aidons.»
Parmi les autres axes d’investissement
figurent la volonté fédérale de
« multiplier les cycles d’initiation dans
les établissements scolaires », en mettant
à la disposition du matériel chiffré
à 100 euros les trente crosses de hockey,
une campagne de communication
pour doubler le nombre de licenciés et
le souhait de «multiplier par deux le
nombre de jours d’entraînement, de
matches amicaux, de tournées» pour
l’équipe de France, afin de l’aider à se
qualifier pour les Jeux de Rio.
Publié sur le site de la fédération,
l’appel aux dons est également parvenu
dans les boîtes aux lettres avec
un petit mot de la main du président
sur 250 d’entre eux. Olivier Moreau s’est
ainsi rappelé aux bons souvenirs de
ses anciens camarades étudiants de
l’EDHEC et il a demandé à chaque
membre du comité directeur une liste
de dix noms.
En revanche, la difficulté sera de toucher un public plus
large. «Le faire-savoir
est notre point faible», convient
Olivier Moreau. Hier, le montant des
dons s’élevait à 3.000 euros.
(L'Europe)
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