mercredi 18 décembre 2013

La médiatrice de l'UE accuse Bruxelles de retarder une enquête sur des clubs de foot espagnols

La médiatrice de l'UE a accusé mardi la Commission européenne de retarder une enquête sur des clubs de football espagnols soupçonnés d'avoir reçu des aides d'Etat illégales et a mis directement en cause le commissaire chargé de la Concurrence, l'Espagnol Joaquin Almunia.

Emily O'Reilly a relevé que des investisseurs de clubs de football européens avaient porté plainte contre des clubs espagnols, dont le Real Madrid et le FC Barcelone, il y a "plus de quatre ans" et que la Commission n'avait pas réagi à ce jour.
"La Commission n'a pas réagi à cette plainte pendant plus de quatre ans. C'est non seulement un cas de mauvaise administration, mais pour le grand public, cela peut ressembler à un conflit d'intérêts étant donné les liens forts du commissaire (Almunia) avec l'un des clubs de football en question", a déploré la médiatrice dans un communiqué.
Le retard dans l'enquête pourrait être lié au fait "que le commissaire en charge supporte l'une des équipes de football en question et qu'il a été ministre dans le gouvernement espagnol qui avait accordé les avantages fiscaux à l'époque", a-t-elle avancé.
Le porte-parole de M. Almunia, Antoine Colombani, a catégoriquement rejeté ces accusations. "Le vice-président (de la Commission) Joaquin Almunia considère comme inacceptable toute allégation de conflit d'intérêts sur ces sujet", a martelé le porte-parole au cours d'un point de presse.
Il a souligné que les services de la médiatrice avaient été mis au courant par la Commission du fait qu'elle allait "prendre très prochainement des décisions dans ces affaires".
La Commission européenne doit ouvrir mercredi une enquête formelle contre l'Espagne pour vérifier si des aides d'Etat illégales ont été versées ou non à sept clubs: Real Madrid, FC Barcelone, Athletic Bilbao, Osasuna, Valence, Hercules et Elche.
Selon le plaignant, qui représente des investisseurs de plusieurs clubs de football européens, l'Espagne aurait commis une infraction aux règles des aides d'État de l'Union européenne en accordant injustement des avantages fiscaux à quatre clubs de football espagnols (Real Madrid, FC Barcelone, Athletic Bilbao et Osasuna). Selon le plaignant, ces avantages s'élèvent à plusieurs milliards d'euros. Il a également relevé le fait que l'Espagne accorde ces avantages fiscaux alors que dans le même temps elle demande des centaines de milliards d'euros aux contribuables de la zone euro.
Bruxelles veut également vérifier la compatibilité des prêts accordés par la Communauté de Valence aux clubs de Valence, Hercules et Elche.
La Commission a normalement 12 mois pour se prononcer sur l'ouverture de procédures d'infraction, or la plainte remonte à 2009.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.