Au lendemain d'affrontements avec la police, des riverains du stade
Maracana de Rio ont bloqué jeudi la circulation du métro aérien pour
protester contre la démolition de maisons dans le cadre de la rénovation
du quartier pour le Mondial-2014 de football (12 juin-13 juillet).
La
sécurité a été renforcée dans la favela do Metro, près du Maracana, où
un groupe de manifestants a lancé dans la matinée des pierres et des
morceaux de bois sur les rails du métro aérien, provoquant des retards
dans la circulation des trains.
La police a souligné la présence,
dans ce groupe, de représentants des "Black blocs", groupuscules
anarchistes habitués à semer anonymement la violence dans les
manifestations au Brésil.
Mercredi soir, comme la veille quand les
démolitions ont commencé, des affrontements violents entre policiers et
manifestants ont recommencé et semé la panique dans le quartier.
Les
habitants ont de nouveau bloqué la circulation en enflammant des
barricades sur l'avenue Radial Oeste, devant le Maracana entièrement
rénové à grands frais (plus de 450 millions de dollars).
La police
a tiré des balles en caoutchouc et des coups de fusil ont même été
entendus lors du tumulte qui a duré quatre heures, jusqu'à plus de
minuit, rapporte jeudi le quotidien O Rio.
Une ONG qui travaille
depuis 14 ans dans le quartier a demandé le soutien de l'Ordre des
avocats du Brésil (OAB) pour suivre les conflits.
"Nous voulons
que l'OAB enquête sur ce qu'il y a derrière ces scènes violentes durant
les manifestations", a déclaré la présidente de l'ONG, Sueli de Lima,
dans un communiqué.
Selon la mairie, 637 familles de la favela ont
été expropriées en 2010 et relogées par la mairie non loin de là. Mais
comme leurs maisons sont restées vides, beaucoup ont été squattées et il
reste aujourd'hui une quinzaine de familles sur place. Toutes les
maisons, une quarantaine au total, seront démolies d'ici la fin du mois.
En
juin, le Brésil a été secoué par une fronde sociale historique. Des
centaines de milliers de manifestants ont envahi les rues pour réclamer
l'amélioration des services publics et protester contre les sommes
colossales dépensées dans la construction des stades pour le Mondial.
(AFP)
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