Le gouvernement estime que la situation de conflit d'intérêts
dénoncée par Canal+ à l'encontre du Qatar, diffuseur de la Ligue 1 via
BeIn Sports et propriétaire du PSG, n'est "pas établie" et rejette
l'idée d'un décret du conseil d'Etat réclamée par la chaîne cryptée, a-t-on appris mercredi.
"La
situation de conflit d'intérêts contestée ne semble pas être établie et
les garanties prévues tant par le législateur, au titre de droit de la
concurrence, que par les instances du football, sont à ce jour
suffisantes pour prévenir les risques de conflit d'intérêt tels que
mentionnés par Canal+", a indiqué le ministère des sports à l'AFP.
"En
effet, ce n'est pas le PSG qui vend ses droits, mais la Ligue de
football professionnel (LFP), sur la base de l'avis d'un comité de
pilotage dont le PSG n'est pas membre".
Mardi, le journal les
Echos avait publié une note rédigée par le groupe Canal à destination
des pouvoirs publics mettant en cause le fait que le Qatar soit à la
fois acheteur de droits télé et diffuseur de matches via les chaines
BeIn Sports, tout en étant propriétaire d'un club, le PSG.
Une
situation qui lui permet de siéger à la LFP qui prend la décision
d'attribuer à telle ou telle chaîne les droits de retransmission des
matches.
Canal+, propriétaire du PSG jusqu'en 2006 et alors diffuseur de la L1, souhaiterait qu'un décret du conseil d'État interdise à un diffuseur ayant des liens avec un club de se porter candidat à l'achat des droits télé.
"L'autorité
de la concurrence a pour mission de suivre l'application des textes en
vigueur. Il convient de rappeler qu'elle peut être saisie par l'un des
concurrents à un appel d'offres qui s'estimerait lésé. Canal+ pourrait
en faire usage le cas échéant", poursuit le ministère alors que le
prochain appel d'offres sur les droits de la L1 est prévu pour 2015.
"L'interdiction a priori faite par décret à un opérateur de candidater à
l'appel d'offres de la ligue 1 de football, comme le demande Canal+,
n'est donc pas à l'ordre du jour."
"Une telle interdiction",
conclut-il, "aurait par ailleurs des conséquences importantes sur la
valeur des droits TV de la LFP et donc sur l'équilibre économique du
football professionnel français. Cela aurait également des répercussions
importantes sur le financement du sport amateur."
(AFP)
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